Alors que les élections présidentielles approchent à grand pas, étant prévues pour avril 2022, l’actuel président Emmanuel Macron accélère le rythme pour réussir ses objectifs de campagne et envoyer un signal fort sur le plan sécuritaire. En effet, le président actuel a rassemblé ce mercredi le Premier ministre, les ministres de l’Intérieur, des Affaires étrangères et une représentante du ministre de la Justice pour ordonner une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière, indique l’Élysée.
À l’occasion, France info relate les propos d’un conseiller qui a indiqué «les demandes d’asile sont de plus en plus détournées : les étrangers demandent systématiquement l’asile en sachant que l’examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu’ils sont pris en charge de manière très avantageuse». Il reproche ainsi que sur 120 000 demandes, seules 20 000 sont acceptées, 20 000 autres personnes quittent le territoire alors que 80 000 y restent de manière «illégale».
Pour accélérer ce rythme, le chef de l’État veut des dispositifs «volontaristes» et activés de la part des ministres, mais aussi intensifier les négociations avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent le retour d’un plus grand nombre de leurs ressortissants.
Bien loin de l’objectif du 100% du taux d’exécution d’expulsion, le locataire de l’Élysée lutte avec les chiffres. Alors que l’Élysée avance un taux d’expulsion de 15,3%, la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson a évoqué, devant le Sénat, un taux de 13,14%, à fin 2020. Quoi qu’il en soit, la France serait loin derrière la moyenne européenne de 30%.
La feuille de route de l’Élysée est claire : prioriser l’expulsion d’étrangers irréguliers auteurs d’actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation, ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves. Le plan étant de mettre en place une conduite automatique et directe à l’aéroport après leur sortie de prison par une meilleure coordination des administrations.
Alors que son quinquennat a été marqué par de grandes luttes, comme les oppositions des gilets jaunes, ou de grandes critiques comme sa gestion de la crise du Covid-19, le président sortant doit maintenant chercher à conquérir un électorat s’il brigue sa propre succession. Cette accélération des expulsions pourrait donner le ton d’une conquête large de la droite face à son opposante principale en 2017, Marine Le Pen.
Avec Yabiladi