Sa campagne n’a pas été de tout repos. Malick Gakou revient, dans cet entretien avec Bés bi, sur les circonstances surprenantes de ses soucis de santé à Paris. Le président du Grand parti est convaincu de la victoire « irréversible » de Yewwi-Wallu, mais surtout de la cohabitation que personne ne peut arrêter. Criminalisation de l’homosexualité, 3e mandat, Conseil constitutionnel… Gakou sort ses coups !
Comment se porte Malick Gakou après les soucis sanitaires ?
Je rends grâce à Dieu de revenir en excellente forme au Sénégal après mon hospitalisation à Paris. Quand je quittais Dakar pour une mission professionnelle à Londres avec un transit à Paris, j’étais en excellente santé. C’est à Paris que je suis tombé malade. Je remercie ma famille, les amis d’ici et d’ailleurs, tous mes compatriotes qui ont prié pour que je retrouve la santé. Je remercie très spécialement tous les membres de la conférence des leaders de Yewwi pour leur soutien affectif. Cette épreuve a davantage renforcé notre fierté d’être sénégalais, tellement la solidarité a été poignante avec le symbole croisé de l’humanisme qui cimente notre société.
Alors, plus que 4 jours pour connaître le verdict du 31 juillet. Croyez-vous vraiment pouvoir imposer au Président Macky Sall une cohabitation ?
La cohabitation sera une certitude au soir du 31 juillet par la grâce de Dieu et la forte volonté populaire que rien ne peut arrêter. Et au vu de l’engouement suscité par l’inter-coalition Yewwi-wallu, nous avons bon espoir que les populations, soucieuses de changer la trajectoire prise par notre pays depuis les indépendances, vont voter massivement pour sanctionner le régime liberticide et totalitariste du Président Macky Sall en donnant une majorité absolue à notre inter-coalition. Ce qui nous permettra, une fois à l’Assemblée nationale, de jouer son véritable rôle de contrôle de l’Exécutif dans le cadre de la séparation des pouvoirs qui est une condition nécessaire au renforcement de notre démocratie et de notre État de droit qui doivent être relookés en s’appuyant sur une justice indépendante et des institutions fortes. C’est l’aspiration profonde du peuple sénégalais qui va se battre pour sa réalisation.
Serait-ce un échec si l’inter-coalition n’y arrive pas ?
Échec ? Non. Nous allons gagner et nous ferons tout sur le terrain pour préserver notre victoire, celle du peuple face à la mal gouvernance, à la gabegie, à l’injustice, au népotisme ou je ne sais de quelle autre tare. C’est dans cette même veine que nous allons continuer à renforcer la dynamique des élections locales qui a vu Yaw gagner de grands départements, des villes ou communes comme Dakar, Thiès, Rufisque, Guédiawaye, Ziguinchor, Diourbel, Mbacké… La poursuite d’une telle dynamique pourrait ainsi permettre à l’opposition d’aller à la Présidentielle de 2024 avec des ambitions réelles de remporter la victoire et barrer la route à toute perspective de 3ème candidature que le peuple souverain, par voie référendaire, avait bannie dans la Constitution de 2016, que le Président Macky Sall avait soumis à son vote.
Justement, votre coalition a surtout battu campagne sur le 3e mandat et sur la criminalisation de l’homosexualité. Pour Mimi Touré, vous contribuez d’ailleurs à faire la promotion du phénomène. Qu’en dites-vous ?
Cette assertion de Mimi Touré n’est pas fondée. En effet, elle est incapable de nous montrer un seul acte posé par l’inter-coalition qui milite en faveur de la promotion de l’homosexualité. Tout à l’opposé de sa déclaration, le mouvement And Sam Jikko yi vient de publier la liste des candidats aux Législatives du 31 juillet 2022 ayant accepté de criminaliser l’homosexualité. Sur cette liste, figure en bonne place Yaw/Wallu qui est restée fidèle à ses principes de base pour le respect et la promotion de nos valeurs culturelles au moment où leur coalition, Benno bokk yaakaar, n’a pas daigné signer. Pourquoi ?
L’autre sujet, c’est le débat sur le 3e mandat. En faites-vous déjà un référendum ?
En ce qui nous concerne, le débat sur une troisième candidature est inopportun et impertinent. Cette question est clairement réglée par l’article 27 de notre charte fondamentale qui stipule de manière on ne peut plus claire : « Le mandat du président de la République est de cinq ans. Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. » Pas besoin d’autres commentaires. Il n’y aura pas de troisième candidature encore moins de troisième mandat. Au besoin le peuple, débout, fera face aux fossoyeurs de la République et restaurer la morale et l’éthique qui doivent être au cœur de l’action politique.
On reproche aux leaders de Yaw d’avoir « caché » ses suppléants. La stratégie est-elle positive ?
Je ne pense pas qu’il y ait une stratégie consistant à cacher les suppléants, loin s’en faut. Ce qu’il y a, c’est que ces suppléants sont naturellement moins connus que les titulaires injustement invalidés par le Conseil Constitutionnel, bras armé du Président Macky Sall, qui continue les sales besognes d’élimination des candidats de l’opposition aux élections. Mais les suppléants battent campagne à côté de leurs leaders parce que, pour nous, il y a une seule et unique liste, celle-là dirigée par le Président Ousmane Sonko. L’essentiel pour nous tous est de nous battre pour que nous ayons la majorité absolue avec l’inter-coalition pour sauver le Sénégal et le mettre résolument dans la voie du développement humain durable que nous appelons de tous nos vœux.
Comment se porte le Grand parti ?
Le Gp se porte très bien et continue sa voie vers le progrès. Ses instances se réunissent régulièrement. Aussi, il continue à jouer un rôle de premier plan dans Yewwi pour la victoire du peuple au soir du 31 juillet 2022.
Yewwi va-t-il confirmer à Guédiawaye, votre fief ?
Nous sommes en train de travailler avec toutes les forces vives de Guédiawaye pour renforcer la victoire acquise aux Locales et nous allons largement gagner s’il plaît à Dieu. Nous avons pris toutes les dispositions à cet effet. Guédiawaye est résolument engagé dans la voie du changement pour l’avènement d’un Sénégal développé et démocratique. Notre liste dirigée par mon jeune frère et ami Ahmed Aïdara triomphera au soir du 31 juillet. Je le félicite par avance ainsi que tous les candidats députés de notre liste. Tous les membres de l’inter-coalition s’investissent pour la victoire qui est pour nous irréversible.
Que peut-on retenir des « fortes convergences de vues » que vous avez eues avec Mankeur Ndiaye à Paris ?
Le ministre Mankeur Ndiaye m’a fait l’amitié de me rendre visite pendant ma convalescence à Paris. Nous avons saisi l’occasion pour faire un large tour d’horizon de la situation politique de notre pays et nous avons convenu de nous revoir assez vite à Dakar pour poursuivre nos échanges au service de la défense du peuple sénégalais et de ses intérêts supérieurs.
Alors, qu’espérez-vous de ce scrutin ?
Qu’il y ait un vote massif des Sénégalais surtout les primo-votants, dans le calme et la sérénité pour que les populations puissent choisir librement leurs représentants au parlement pour une nouvelle législature qui aura pour préoccupations de défendre les intérêts matériels et moraux des Sénégalaises et des Sénégalais. C’est l’appel que nous lançons pour qu’au soir du 31 juillet 2022 une nouvelle ère prometteuse d’espoir et d’espérance s’ouvre dans notre pays.