Depuis quelques jours, les débats enflent autour de la question cruciale de la gouvernance de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), notamment concernant le nombre de mandats que peut exercer l’actuel président, Augustin Senghor. Les avis divergent fortement : certains estiment que Senghor peut briguer un cinquième mandat consécutif, arguant que les statuts de la FSF ne l’en empêchent pas, tandis que d’autres jugent qu’après quatre mandats, il est temps pour lui de céder sa place, en se fondant sur des principes de tradition démocratique.
Les statuts actuels de la FSF, datant du 22 avril 2010, stipulent que « le président est élu par l’assemblée générale. Le mandat a une durée de 4 ans … et peut être réélu ». Cette formulation a conduit certains à croire qu’il n’y a pas de limite de mandats. Cependant, Moustapha Kamara, expert en droit du sport, met en lumière que ce flou est en grande partie dû à la vétusté des textes.
Kamara souligne que, sur le plan international, les règlements des fédérations sportives telles que la FIFA et la CAF limitent le nombre de mandats à trois. Par exemple, l’article 33 alinéa 2 des statuts de la FIFA fixe à trois le nombre total de mandats du président, tandis que la CAF et la FFF imposent également une limitation à trois mandats. Cette tendance à limiter les mandats est fondée sur une volonté d’assurer une bonne gouvernance et de favoriser le renouvellement au sein des fédérations.
Selon Kamara, le Sénégal, réputé pour ses valeurs démocratiques, doit également adopter des pratiques similaires dans le domaine sportif pour refléter ses principes politiques. Il estime que les statuts actuels de la FSF, obsolètes par rapport aux standards internationaux, doivent être révisés pour intégrer ces normes de limitation des mandats.
En conclusion, Maître Moustapha Kamara affirme que, au regard des pratiques internationales et nationales en matière de gouvernance des fédérations sportives, Augustin Senghor ne devrait pas pouvoir briguer un cinquième mandat. Le Sénégal, en tant que grande démocratie, devrait aligner ses pratiques sportives avec ses standards démocratiques.