Timis Actu

“Mon choix d’être mouride vient de Serigne Touba.”(Par Thierno Bocoum)

Quand j’étais jeune étudiant mon pari, le jour du Magal, était d’accéder à l’enceinte de la mosquée où repose le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba.

A l’époque, il fallait faire preuve d’ingéniosité ou parfois suivre une queue infernale pour y arriver.

Mes larmes ont eu parfois à couler quand, au bord de l’abandon une porte s’ouvrait, une main se tendait et je me voyais propulsé au cœur de sa maison éternelle.

«Il ne m’a pas fermé les portes, il va me recevoir aujourd’hui encore», me disais-je, les larmes me traversant le visage.

A force, je ne doutais finalement plus d’y arriver. Et chaque Magal, renforçait ma conviction que j’y arriverais de toutes les façons, quelle que soit la situation trouvée sur place. Et c’était toujours le cas.

A l’intérieur de la mosquée, je me contentais parfois de juste prononcer mon «merci» comme si on s’était parlé avant que j’y sois.

Mes parents sont mourides, je suis mouride mais je n’ai pas suivi mes parents. J’ai eu une éducation très ouverte à travers mon défunt père, grand-frère de mon père. Et chez nous pas de contraintes, pas d’œillères en matière de convictions et de croyances. Seul le respect des piliers de l’Islam était la seule obligation tant que nous étions encore sous tutelle.

Mon choix d’être mouride vient de Serigne Touba. Je l’ai cherché et il m’a tendu la main. Il a pénétré mon cœur.

Depuis quelques années, je pars au Magal, accompagné d’un de mes fils. C’est peut-être plus facile maintenant puisque étant une personne connue et reconnue,certaines portes s’ouvrent naturellement. Les mêmes qui s’ouvraient quand personne ne me connaissait. Le résultat est le même : il me reçoit.

Aujourd’hui, j’y vais mais je retourne vite chez moi pour m’occuper des berndé, écouter et lire Coran et Khassaid. Je m’empresse à répondre à son fameux appel et à ses recommandations pour célébrer le jour destiné à rendre grâce à ALLAH.

Peut-être qu’il pénétrera le cœur de mon fils. Peut-être pas.

Alors que je partageais le dîner chez moi avec des invités à l’occasion du Magal, l’un d’eux a posé une question à mon fils : est-ce que tu es mouride ? Sa réponse m’a beaucoup plu : je ne sais pas encore.

Il faudra qu’il soit sûr de lui, avant de s’affirmer comme talibé car sinon cela ne servirait à rien. Serigne Touba il faut l’avoir dans le cœur pour pouvoir comprendre sa dimension.

Et après, on pourra vaquer à ses occupations humblement car ni haine ni jalousie ne trouveront une place dans ce cœur.

Serigne Touba nous enseigne l’ouverture et le respect de l’autre. Il nous conforte dans notre volonté de prendre en compte les convictions de tous, les aspirations de tous.
Il nous enseigne le travail dans l’endurance et la patience.

Il nous apaise !

Dieureudieuf Serigne Touba

Thierno Bocoum

 

Quitter la version mobile