Dans une tribune parue dans Le Parisien le 22 septembre 2024, Jean-Christophe Ruffin, ancien ambassadeur de France à Dakar, exprime ses préoccupations au sujet du discours populiste du nouveau Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko. Selon lui, cette montée du populisme soulève des inquiétudes à Paris, suggérant que les orientations politiques de Sonko pourraient menacer l’influence française au Sénégal.
Guy Marius Sagna, ancien député sénégalais, réagit vigoureusement à cette analyse. Il soutient que l’inquiétude suscitée par Sonko est, en réalité, un signe positif. « Tant que Sonko continuera à inquiéter l’impérialisme, notamment la Françafrique, c’est bon signe », affirme Sagna, qui voit en Sonko un défenseur intransigeant des intérêts du Sénégal et de l’Afrique. Il critique les efforts de la France pour contrer la candidature de Sonko et maintenir sa domination sur le pays.
Sagna dénonce également les tentatives de la France d’isoler Sonko, comparant cette stratégie à celle d’une opposition sénégalaise désespérée qui cherche à diviser le gouvernement en opposant Sonko au président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Il souligne la détermination du peuple sénégalais à soutenir Sonko, affirmant : « Diomaye mooy Sonko, Sonko mooy Diomaye ! »
Enfin, Sagna conclut en affirmant que ce n’est pas le Sénégal qui est dans l’œil du cyclone, mais bien la France, qui doit faire face à un changement inévitable. « Le Sénégal n’est plus un candidat à l’exploitation néocoloniale », déclare-t-il, exprimant ainsi la volonté du pays de s’affirmer sur la scène internationale et de rompre avec son passé colonial.
Ce débat met en lumière les tensions croissantes entre le Sénégal et son ancien colonisateur, alors que le pays s’affirme dans sa quête d’autonomie politique et économique.