Malgré les appels à la retenue émis par le directoire de campagne de Pastef, Ousmane Sonko semble déterminé à maintenir sa stratégie de réponse aux provocations de ses adversaires politiques. Alors que son équipe de campagne lui recommande de se concentrer sur les enjeux essentiels de la présidentielle et d’ignorer les attaques, le leader de Pastef continue de prendre la parole pour répondre vigoureusement à ses détracteurs.
Lors d’un meeting ce jeudi soir à Saint-Louis, une tension interne au sein du parti est apparue au grand jour. Maimouna Bousso, une membre influente de Pastef, a publiquement critiqué Sonko pour son choix de s’attarder sur les déclarations de l’opposition, estimant que cela détournait l’attention des priorités du parti et risquait de freiner l’élan de la campagne électorale. Selon elle, se concentrer sur les attaques personnelles fragiliserait le message politique du mouvement et détournerait l’énergie des véritables enjeux.
Malgré ces critiques, Ousmane Sonko n’a pas tardé à répondre. Dans son discours à Saint-Louis, il a défendu sa position, expliquant que parfois, il est nécessaire de répliquer aux attaques pour ne pas laisser l’opposition saper la crédibilité du parti et de ses militants. « Laisser certaines invectives sans réponse pourrait donner une mauvaise impression à nos partisans », a-t-il affirmé, soulignant qu’il ne pouvait tolérer que des accusations non fondées restent sans réaction. Pour Sonko, il est crucial de rappeler à ses adversaires qu’il n’acceptera pas d’attaques gratuites sans répliquer.
Ce nouvel épisode dans la campagne de Pastef met en lumière une fracture croissante au sein du mouvement, entre la nécessité de maintenir une ligne politique claire et disciplinée et le besoin de défendre activement son image face aux attaques. À quelques mois de l’élection présidentielle de 2024, ces divergences pourraient avoir des répercussions sur l’unité du parti et sur l’efficacité de sa campagne.
Les tensions internes qui émergent entre Ousmane Sonko et certains de ses proches collaborateurs montrent que l’équilibre entre la riposte politique et la concentration sur les priorités électorales reste un défi de taille pour Pastef, en particulier à l’approche d’une compétition qui s’annonce rude et disputée.