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Pompeo dit que les armes du Hezbollah risquent de torpiller les efforts français au Liban

Le président Emmanuel Macron a été le fer de lance des efforts internationaux pour placer le Liban sur une nouvelle voie après des décennies de régime corrompu qui ont conduit à sa crise la plus profonde depuis la guerre civile de 1975-1990.

Mais contrairement à Washington, qui considère le mouvement lourdement armé et politiquement puissant comme un groupe terroriste, Paris affirme que sa branche élue a un rôle politique légitime.

La semaine dernière, les États-Unis ont élargi leurs sanctions liées au Liban en inscrivant sur la liste noire deux anciens ministres du gouvernement qu’ils accusaient d’avoir permis le Hezbollah. Cela a soulevé la question de savoir dans quelle mesure les États-Unis et la France se coordonnent alors que les rivalités entre factions du Liban luttent pour former un nouveau gouvernement.

«Les États-Unis ont assumé leur responsabilité et nous empêcherons l’Iran d’acheter des chars chinois et des systèmes de défense aérienne russes, puis de vendre des armes au Hezbollah (et) de torpiller les efforts du président Macron au Liban», a déclaré Pompeo à la radio France Inter.

«Vous ne pouvez pas permettre à l’Iran d’avoir plus d’argent, de pouvoir et d’armes tout en essayant de déconnecter le Hezbollah des catastrophes qu’il a provoquées au Liban.»

Le Hezbollah, qui a une majorité parlementaire, et son allié chiite Amal ont occupé des postes ministériels dans le dernier gouvernement, y compris les ministères de la Santé et des Finances.

Macron a déclaré le 1er septembre, lors d’une visite un mois après l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth, que les politiciens libanais avaient accepté de former un cabinet d’ici le 15 septembre, un calendrier ambitieux étant donné que cela prend généralement des mois.

Les responsables français ont déclaré que la priorité était de mettre en place un gouvernement qui pourrait mettre en œuvre des réformes rapidement, mais la question des armes du Hezbollah n’était pas un problème immédiat.

Le quotidien français Le Figaro a rapporté en août que Macron avait rencontré Mohammed Raad, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, et lui avait dit que le groupe devrait se dissocier de l’Iran et retirer ses forces de la Syrie voisine.

La présidence française n’a pas nié la rencontre, qui serait une première entre un dirigeant français et un membre du groupe.

«C’est une arme à double tranchant pour Macron. Le Hezbollah fait partie du système de gouvernance qui doit être changé et je ne suis pas sûr que vous puissiez traiter avec le Hezbollah politique sans manipuler le Hezbollah armé », a déclaré une source diplomatique française.

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