Les Togolais ont voté dans le calme, hier samedi, pour choisir leur président parmi les sept candidats en lice. Un scrutin sans incident majeur, hormis l’encerclement par les forces de sécurité du domicile d’un des candidats de l’opposition pendant trois heures en fin de journée. Il s’agissait, selon les autorités, d’assurer la sécurité menacée Agbéyomé Kodjo. Selon des représentants de la société civile togolaise, le processus a tout de même connu des difficultés dans son déroulement.
Les 9.383 bureaux de vote du pays ont fermé comme convenu à 16 heures, heure locale.
A partir de chaque bureau de vote, les bulletins sont comptés puis acheminés à la Commission locale indépendante qui compile tout à son niveau, rapporte notre correspondant, Peter Dogbe qui se trouvait à Kara, au nord du pays. Selon le président de la commission locale, à partir de Kara il y a deux canaux pour transmettre les résultats à la Commission électorale nationale indépendante. Le premier par voie postale et le second en mains propres, une fois toutes les données enregistrées par la commission.
Des informations remontées du terrain montrent cependant qu’il y a eu encore « beaucoup, beaucoup de fraude », regrette David Dosset, de l’organisation Togo Debout, joint au téléphone. Des centres de vote fictifs ont ainsi été découverts par la population et il y a eu des bourrages d’urnes dans certains bureaux, selon lui. « Il y a des endroits où la communauté a été vraiment vigilante ; elle avait été sensibilisée et a pu déceler ce qui était en train de se faire ». Dans d’autres endroits par contre la fraude a pu avoir lieu, regrette David Dosset qui souligne également des difficultés de communication.
Selon l’organisation Internet Togo, à partir de 18 heures heure locale, les trois réseaux sociaux les plus utilisés dans le pays, Facebook, Whatsapp et Telegram ont été bloqués. Cela a fortement perturbé la transmission des données selon David Dosset. « Les messages par sms ne passaient pas et même les appels pour certains téléphones. Cela a perturbé fortement les échanges et les transmissions des données. Ces perturbations tendent généralement à empêcher les transmissions de données pour que les gens puissent procéder à des compilations permettant de savoir rapidement quel est le véritable score des uns et des autres ».
Selon David Dosset, « malheureusement le processus électoral de 2020 au Togo ressemble aux processus électoraux des années précédentes ». Les résultats officiels sont attendus en début de semaine, selon des sources au sein de la Commission électorale nationale indépendante.
Avec Rfi