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Rapport World Justice Project 2020: le Sénégal n’avance pas sur l’Etat de droit

C’est à partir d’un échantillonnage rigoureux que le World Justice Project (WJP) publie chaque année son Indice sur l’Etat de droit. Son rapport annuel est basé sur plus de 130.000 sondages auprès de ménages et 4000 sondages auprès d’experts à travers le monde. Le World Justice Project® (WJP) est une organisation indépendante et pluridisciplinaire impliquée dans le développement de l’Etat de droit dans le monde entier.

Selon le document que nous avons pu consulter, l’Indice sur l’État de Droit du WJP mesure la performance en termes d’Etat de droit de 128 pays et juridictions. Cette performance s’apprécie en tenant compte de huit facteurs : Contraintes aux Pouvoirs du Gouvernement, Absence de Corruption, Gouvernement Ouvert, Droits Fondamentaux, Ordre et Sécurité, Application des Règlements, Justice Civile et Justice Criminelle. L’Indice sur l’Etat de droit de 2020 montre une stagnation du Sénégal dans le domaine considéré. Autrement dit, l’Etat de droit n’aurait pas progressé sous le président Macky Sall.

Le score total de notre pays a baissé de moins de 1% dans l’Indice de cette année. Classé 52e sur 128 pays et juridictions à travers le monde, le Sénégal reste à la même position au classement mondial. Son score le classe 7e sur 31 pays dans la région Afrique subsaharienne et 2e sur 30 parmi les pays à revenu moyen faible. Au niveau régional, le pays le plus performant en Afrique subsaharienne est la Namibie (35e sur 128), suivi du Rwanda et de Maurice. Le Rwanda plus performant que le Sénégal en matière d’Etat de droit ? Là, on commence à douter de la crédibilité de ce rapport !

Les trois pays ayant les scores les plus bas dans la région sont la Mauritanie, le Cameroun et la République Démocratique du Congo (126e parmi 128 pays). Ceux ayant enregistré la plus grande marge de progression en termes d’Etat de droit sont l’Ethiopie (progression de 5.6% en termes de score, induit principalement par des gains en termes de Contraintes aux Pouvoirs du Gouvernement et Droits Fondamentaux) et la Malaisie (5.1%, induit principalement par des gains en termes de Contraintes aux Pouvoirs du Gouvernement, Droits Fondamentaux et Application des Règlements). La tendance la plus négative en termes d’Etat de droit a été recensée au Cameroun (-4.4%, induit principalement par des scores à la baisse en termes d’Ordre et Sécurité et Droits Fondamentaux)

L’Etat de droit, une tendance baissière partout dans le monde
Le Danemark, la Norvège et la Finlande sont au sommet du classement de l’Indice sur l’Etat de Droit du WJP en 2020. Le Venezuela, le Cambodge et la République Démocratique du Congo ont obtenu les scores les plus faibles. Comme en 2019. Selon le rapport, un plus grand nombre de pays ont reculé au lieu de s’améliorer en termes de performances sur l’Etat de droit pour la troisième année consécutive. La plupart des pays ayant enregistré un recul en termes d’Etat de droit dans l’Indice 2020 avaient aussi enregistré un recul l’année précédente, indiquant une tendance à la baisse persistante. Cela s’est vu particulièrement pour le facteur mesurant les Contraintes aux Pouvoirs du Gouvernement.

Ces baisses sont généralisées et se reflètent aux quatre coins du monde. Dans chaque région, une majorité de pays a enregistré un recul ou aucun changement dans sa performance globale en termes d’Etat de droit depuis l’Indice sur l’Etat de Droit du WJP 2019. « L’Etat de droit n’est pas qu’une question de juges et d’avocats, » selon William H. Neukom, Fondateur et PDG du WJP. « C’est la pierre angulaire de communautés de paix, d’équité et d’opportunité. Nous sommes tous parties prenantes de l’Etat de droit et, par conséquent, nous avons tous un rôle à jouer dans sa préservation. L’Indice 2020 démontre que nous avons du pain sur la planche. »

Avec Pressafrik & Le Témoin

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