Le Ministère des Affaires étrangères du Burkina Faso a exprimé son profond regret et son incompréhension suite à la manifestation organisée à Dakar le 21 juin 2024 par Amnesty International et la Coalition sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains (COSEDDH). Dans un communiqué reçu, le ministère a fermement condamné cet événement, accusant les organisations de s’ingérer dans les affaires intérieures burkinabè sous prétexte de défendre les droits humains.
Selon le ministère, cette manifestation s’inscrit dans une campagne de manipulation orchestrée par Amnesty International depuis la publication d’un rapport en février 2024, jugé par les autorités burkinabè comme étant basé sur des allégations mensongères de violations des droits humains dans le pays. Le communiqué ministériel a également lié cet événement à une propagande médiatique occidentale, accusant certains médias de propager des informations trompeuses sur la situation au Burkina Faso et dans la région du Sahel.
Le gouvernement burkinabè a affirmé sa ferme résolution de ne pas se plier aux pressions d’organisations non gouvernementales qu’il considère financées par des intérêts obscurs, ni aux critiques de entités dont la réputation aurait été entachée par des scandales de corruption et de violations des droits humains. Il a salué ce qu’il a décrit comme le sens de responsabilité du peuple sénégalais, soulignant la faible mobilisation lors de la manifestation comme un signe de maturité et de discernement.
En adressant un message direct à la COSEDDH, le ministère a invité l’organisation à se distancier d’Amnesty International, qualifiant leur alliance de préjudiciable aux relations fraternelles entre le Sénégal et le Burkina Faso. Il a appelé la COSEDDH à prendre conscience des conséquences négatives de telles initiatives sur les relations entre les deux peuples.
Dans une réaction sur le réseau social X, Alioune Tine, fondateur du Think Tank Afrikajom Center, a critiqué vivement la réaction des autorités burkinabè, la qualifiant de manifestation de panique d’une dictature militaire aux abois. Il a souligné que la manifestation pacifique d’Amnesty International avait créé une réaction disproportionnée, témoignant, selon lui, de la fragilité du régime en place. Alioune Tine, qui travaille et voyage régulièrement au Burkina Faso depuis les années 90, a également partagé son expérience personnelle, dénonçant les violations des droits humains et les dictatures militaires qu’il combat depuis des décennies.
La situation actuelle souligne les tensions diplomatiques croissantes entre le Burkina Faso et certaines organisations internationales de défense des droits humains, avec des implications potentielles sur la diplomatie régionale et internationale.