Le journal Jeune Afrique a récemment levé le voile sur un dialogue discret mais crucial entre le président sortant Macky Sall et l’opposant Ousmane Sonko, orchestré grâce à des médiations variées. Cette initiative, selon le journal panafricain, a été largement encouragée par la société civile, qui a exercé des pressions sur Macky Sall pour qu’il œuvre à pacifier le pays avant la fin de son mandat.
Pour ce faire, Sall a sollicité l’aide de deux amis maliens influents : le colonel Guichma Ag Hakaily et l’homme d’affaires Ousmane Yara. Ce dernier a proposé de négocier avec Sonko, alors incarcéré à la prison du Cap Manuel. Malgré les tensions marquées entre les deux hommes, Yara a persévéré dans sa mission et a réussi à obtenir l’accord de Marième Faye Sall, l’épouse du président. Marième Faye Sall a convaincu son mari de permettre à Yara de rencontrer Sonko, un acte facilité par un permis de visite délivré par Aissata Tall Sall, alors ministre de la Justice.
Sur place, Yara a rencontré des difficultés pour rencontrer Sonko directement et a dû passer par l’un de ses lieutenants, Abass Fall. Bien que méfiant, Fall a finalement obtenu la permission de Sonko pour une rencontre. La discussion, initialement tendue, a été adoucie par l’arrivée inattendue d’Anna Sonko, la deuxième épouse de Sonko, qui connaissait Yara depuis longtemps. Cette rencontre fortuite a permis d’établir une série de dialogues entre Sonko et Yara, donnant naissance au « Protocole du Cap Manuel ».
Les pourparlers ont porté sur plusieurs points cruciaux : Sonko a exigé la libération des manifestants arrêtés, dont Bassirou Diomaye Faye, tandis que Macky Sall a proposé une loi d’amnistie et un report de l’élection présidentielle. *Jeune Afrique* note que Sonko a maintenu une position ambiguë, tout en se présentant comme un défenseur de la légalité.
Le 3 février dernier, suite à ces négociations, Macky Sall a annoncé le report de l’élection présidentielle et a ordonné la libération de plusieurs opposants et détenus politiques, marquant un tournant significatif dans la gestion de la crise politique sénégalaise.