La Congrégation des filles du Saint cœur de Marie (CFSM) mène des actions sociales, économiques, éducatives, sanitaires, environnementales, entre autres, en faveur des populations sénégalaises. De «bonnes» actions bénévoles auxquelles le grand public n’a pas souvent l’écho. C’est pourquoi, la révérende mère Marie Diouf, supérieure générale de ladite congrégation et toutes les Sœurs de l’institut ont organisé un déjeuner de presse pour les partager. La rencontre s’est tenue, ce samedi 6 juillet 2019, à la maison généralice, sise aux Mamelles à Dakar.
«Promouvoir tout l’homme et tout homme»
Fondée au Sénégal, précisément à Dakar, en 1858 par Mgr Aloyse Kobes, cette Congrégation autochtone a pour charisme d’annoncer «l’Evangile qui se traduit par des œuvres de miséricordes, spirituelles et corporelles». Pour les deux premières, la supérieure générale de la Congrégation renseigne que les Sœurs s’investissent dans la pastorale paroissiale, la catéchèse, l’accompagnement des mouvements de jeunesse et les associations des femmes. Elles visitent les familles, les prisonniers et font «un apostolat d’écoute et d’accompagnement» de toutes personnes ayant besoin de leurs services.
Concernant les œuvres de «miséricorde au service de la personne humaine», la Congrégation s’active dans la promotion de l’éducation et le bien être de tout homme, spécialement de la femme, des jeunes filles et des enfants. Comptant 42 implantations au Sénégal, mère Marie Diouf signale que la Congrégation intervient dans le domaine de la santé et de la protection maternelle et infantile, avec 19 postes de santé à travers le pays dont 18 dispensaires et un hôpital en construction.
Pour le secteur de l’éducation, la Congrégation gère une vingtaine d’établissements scolaires et maternels à travers le Sénégal. Elle dispose aussi de 13 internats et trois centres de formation pour la promotion et l’éducation de la femme et des enfants.
A travers ces actions, la CFSM cherche à «promouvoir tout l’homme et tout homme». Et selon sa supérieure générale, 300 religieux ont été formés depuis la création de l’institut à nos jours.
«L’insalubrité, un signe de sous développent»
Sœur Thérèse Marie Mbaye est membre de la Congrégation et principale du Collège mère Jean Louis Ndieng de Dakar. Dans sa présentation du programme de lutte contre l’insalubrité initié par la CFSM et dont elle a la charge, la sœur a souligné qu’elle travaille avec des hommes et des femmes, notamment des élèves du préscolaire, de l’élémentaire et du secondaire. Ce, pour «la sauvegarde de la maison commune». Et pour cette dernière, elle signale que la Congrégation, par le biais de sa mère générale, a invité chaque sœur à mettre «un accent particulier» dans le domaine de l’environnement afin que le Sénégal soit «propre».
Pour lutter contre cette insalubrité, Sœur Thérèse Marie Mbaye et ses élèves ont organisé en juin 2018, une journée de nettoyage à Fass, avec comme slogan : «Sénégal propre, c’est possible» ! Cette année encore, elles ont initié une journée environnement avec sensibilisation et information, et au cours de laquelle, les soeurs ont nettoyé le marché de Soumbédioune et tout le long du canal de la Gueule-Tapée jusqu’au rond point Sahm.
Soulignant que «l’insalubrité est un signe de sous développent», Sœur Thérèse Marie Mbaye a profité l’occasion pour inviter les populations à se lever pour nettoyer le Sénégal, Dakar notamment. «Nous n’avons pas besoin d’avoir des millions ou des milliards pour que le pays soit propre», a-t-elle martelé. Pour elle, Dakar a «plein de pollution et à tous les niveaux».
L’invite à décréter «une journée dédiée au nettoiement»
Toujours face à cette insalubrité «galopante», la principale du Collège mère Jean Louis Ndieng a invité également les autorités étatiques, notamment le président de la République, Macky Sall, à décréter une journée mensuelle qui sera consacrée exclusivement au nettoiement.
Sœur Thérèse Marie Mbaye et ses équipes oeuvrent également pour la promotion du «consommer et du fabriqué sénégalais». Une manière pour elles de lutter contre «la politique de la main tendue».
«Réduire la mortalité infantile au Sénégal»
La Congrégation des filles du Saint cœur de Marie dispose également de trois centres de prise en charge d’orphelins à travers le Sénégal, dont deux en Casamance. Selon Sœur Monique Yandé Ndong, directrice de la pouponnière ‘’Cité de l’Emmanuel’’ de Nianing, l’orphelinat de d’Oussouye accueille des bébés de zéro à 5 ans, avec une capacité de 25 pensionnaires. Et à partir de cet âge, ces enfants sont transférés au niveau de l’orphelinat de Kabrousse où ils sont scolarisés jusqu’au CM2 avant de rejoindre leur famille.
La pouponnière de Nianing, par contre, après 2 ans de séjour, les pensionnaires retrouvent le chemin de leur foyer. De juillet 2014 à nos jours, Sœur Monique note que 68 enfants de sa pouponnière ont rejoint leur famille d’origine ou famille d’accueille. Et actuellement, elle compte 30 bébés.
Sœur Monique Ndong signale que la création de ces orphelinats et pouponnières se justifie par le fait que «depuis plusieurs années, les sœurs de la Congrégation actives au sein de plusieurs dispensaires, ont constaté d’être de plus en plus sollicité par des familles désemparées ayant subitement à s’occuper et à prendre en charge un nouveau-né suite au décès de la mère lors de l’accouchement ou gravement atteinte par une maladie physique ou mentale».
«Fidèle au charisme de son institut, la directrice de la pouponnière de Nianing renseigne que son objectif est de «mettre à la disposition des populations urbaines et péri-urbaines une structure d’accueille pour enfant, fonctionnelle et accessible afin de réduire la mortalité infantile et de mettre les enfants dans de bonnes conditions sociales et sanitaires».
