Noo lank pense que derrière ce projet de loi modifiant l’Etat d’urgence, il y a une volonté du gouvernement d’imposer aux Sénégalais une vaccination générale. Pour ledit collectif, il s’agira de donner au chef de l’Etat les pouvoirs de «prendre toute mesure de répression» contre ceux qui s’opposeront à son plan d’urgence sanitaire.
Le projet de loi n° 046/2020 modifiant la loi n° 69-29 du 29 avril 1969 relative à l’Etat d’urgence et à l’Etat de siège fait toujours débat. Et cette fois-ci, c’est le collectif Noo lank qui s’en mêle pour avertir «solennellement» les Sénégalais. Cette plateforme de l’opposition et de mouvements de la société civile voit derrière ce texte une volonté du gouvernement de «faire vacciner tous les Sénégalais à partir de la fin du mois de mars 2021». Le communiqué signé par Amadou Guèye indique, en effet, qu’«en vue de cette vaccination générale, le président de la République a décidé de se donner les moyens de l’imposer» en changeant les dispositions de la loi n° 69-29 sur l’Etat d’urgence. Il s’agit pour Macky Sall, soupçonne Noo lank, de «prendre toutes les mesures qu’il estimera utiles pour l’exécution de son plan d’urgence sanitaire, incluant la vaccination de tous les Sénégalais». M. Guèye et ses camarades vont plus loin : «Mais les nouveaux articles 24 et 25 donneront au président de la République ce pouvoir qu’il pourra déléguer. Il pourra prendre toute mesure de répression contre les individus ou groupes qui s’opposeront par leurs paroles et actions à son plan d’urgence sanitaire. Et puisque le gouvernement est conscient qu’il fera face à une opposition s’il veut introduire ce vaccin au Sénégal dès l’année prochaine, le Président Macky Sall prend d’avance les changements requis à la loi sur l’Etat d’urgence.» Noo lank considère que le chef de l’Etat veut prendre de vitesse tout le monde et en trompant les députés et les populations. C’est pour cela que, relève-t-il, le projet soumis à l’Assemblée nationale a «un exposé trompeur, en prétendant que l’objet du changement est de permettre à l’Exécutif de décréter une urgence sanitaire sans déclarer l’Etat d’urgence». Par conséquent, Noo lank compte informer plus largement les citoyens et rencontrer les leaders pour se mobiliser contre cette «forfaiture» parce que «l’heure est grave». Ce projet de loi est déjà à l’Assemblée et devrait passer en commission cette semaine.
Avec LeQuatidien