Invité de l’émission JDD sur iTV, Mansour Sy Djamil n’a pas raté les chefs d’État africains qui, soutient-il, méprisent gravement leurs peuples. A l’en croire, sachant qu’ils n’ont pas le droit d’avoir un troisième mandat, ils créent les conditions pour participer indûment à ces scrutins en tripatouillant leur constitution. En dehors de la Guinée Conakry et de la Côte d’Ivoire, il estime que d’autres pays en Afrique de l’Ouest comme le Togo et le Bénin sont à surveiller. Mais pour les cas d’Alpha Condé et de Ouattara, dont les pays sont émaillés de violences ces derniers temps, le leader de Bés du Niakk affirme que s’ils réussissent leurs projets pernicieux, c’est parce qu’ils ont le soutien de la France.
Pour ce qui est du cas du Sénégal, il estime que le débat ne se pose pas. « Jusqu’à preuve du contraire, le débat sur la troisième candidature de Macky Sall est une histoire de distraction stratégique. On devrait discuter de choses plus sérieuses comme les scandales fonciers, l’octroi de licences de pêche aux Chinois, les questions de santé, d’agriculture et d’éducation », déclare-t-il. Serigne Mansour Sy Djamil dit être convaincu que Macky n’a pas droit à un troisième mandat, étant donné que la Constitution ne le lui permet pas et que lui-même a reconnu qu’il est disqualifié.
Toutefois, le marabout homme politique dit avoir toujours été contre la limitation des mandats à 5 ans et qu’il a toujours estimé que le quinquennat était peu pour réaliser les projets de développement dans nos pays. « Vu les problèmes auxquels les nouveaux présidents sont confrontés, j’estime que ce sont des septennats qui peuvent résoudre les problèmes », précise-t-il.
Par ailleurs, se prononçant sur la gestion de Macky Sall, le député indique qu’il y a beaucoup de choses à dire. « Je n’aurais jamais imaginé qu’une fois au pouvoir, Macky Sall n’aurait pas mis en œuvre les conclusions des Assises nationales », regrette-t-il. Non sans déplorer que le chef d’État ait pris des décisions anticonstitutionnelles qui ont écarté des candidats gênants lors de la dernière Présidentielle. Il estime aujourd’hui qu’il est temps de mettre en œuvre les conclusions des Assises nationales.
Non sans se réjouir des initiatives comme le dialogue national et les concertations politiques. Selon M. Sy, la première priorité pour le chef de l’État aujourd’hui, c’est d’instaurer un système électoral qui n’est pas critiquable. La deuxième priorité, ajoute-t-il, c’est la gestion des ressources naturelles, en faisant de sorte que les populations puissent bénéficier de cette manne financière provenant de ces ressources pour régler les problèmes d’éducation, de santé…
SERIGNE MANSOUR SY DJAMIL SUR L’ORGANISATION DU GAMOU PAR SERIGNE MOUSTAPHA SY : «Il n’y a pas division. C’est une question de structuration»
Le Responsable Moral des Moustarchidines, Serigne Moustapha Sy, a décidé de célébrer la nuit du Prophète au Champ de courses de Tivaouane alors que le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, a demandé que chaque fidèle célèbre l’événement à domicile, pour éviter une nouvelle vague de Covid-19 dans le pays. Interpellé sur la position de Serigne Moustapha Sy hier, à l’émission iTv, Serigne Mansour Sy Djamil a rappelé le principe qui a toujours prévalu au sein de la famille Sy de Tivaouane.
« Il n’y a pas de division. C’est une question de structuration. Dans la famille Tidiane et surtout celle de Seydi El hadji Malick Sy, il n’y a pas de hiérarchie. Il y a une polyarchie qui signifie l’éclatement des centres de décision », soutient-il. Selon lui, ceux qui parlent de rupture à cause de l’annulation du Gamou, n’ont rien compris. « Le khalife Babacar Sy Mansour s’est parfaitement inspiré des enseignements de son grand-père Maodo, initiateur de l’évènement. Quand il y a eu la pandémie de 1919, Seydi El hadji Malick Sy avait dit aux fidèles : « Faites ce que vous disent les médecins »», a-t-il rappelé.
Rapporté au contexte actuel, avec l’interdiction de rassemblement par les spécialistes, Djamil estime que le khalife n’a pas tort. D’autant plus qu’en recommandant l’organisation du Mawlid, Maodo disait: « Célébrez la Naissance du Prophète si celle-ci ne va pas dans le sens de quelque chose interdit ».
Avec L’As