Dans une déclaration de presse de 32 pages, Abdoulaye Baldé a répondu à Ousmane Sonko. Le leader de Pastef, qui présentait son ouvrage Les territoires du développement le 29 décembre dernier, en avait profité pour peindre un tableau sombre de la gestion du maire sortant, à la tête de la commune de Ziguinchor depuis 2009. Mais, le programme du député patriote ne convainc pas le président de l’Union des centristes du Sénégal (Ucs), notamment l’idée de la création d’une monnaie locale pour les régions de la Casamance.
Le maire sortant de Ziguinchor trouve «populiste» l’idée d’Ousmane Sonko, relative à la création d’une monnaie locale en Casamance. Abdoulaye Baldé dit voir « un candidat qui méconnaît la réalité à Ziguinchor, et qui veut se servir de la commune comme arme contre l’Etat ».
« Ousmane Sonko fait preuve d’ignorance totale des contraintes de compétences et d’encadrement financier des collectivités territoriales. La collectivité territoriale n’est pas une association, mais un démembrement de l’Etat, assujetti à l’unicité de caisse qui lui impose une seule banque : le trésor public», a répliqué Abdoulaye Baldé. Le député rallié à Benno Bokk Yaakaar considère cette proposition de monnaie locale comme «hors contexte, populiste, dangereuse pour l’unité et la cohésion nationale et impossible à réaliser sous le régime financier des collectivités territoriales, régi par le décret 66-510 du 04 Juillet 1966, modifié».
Pour le maire de Ziguinchor, la plus «grande farce» de Sonko a aussi été de demander aux Ziguinchorois, pour le financement de son «utopiste programme», de cotiser chacun 50 000 francs. «Il veut faire des Ziguinchorois, des actionnaires de la commune. La commune n’est pas une société d’actionnaires, mais plutôt une collectivité territoriale régie par des règles, sur lesquelles un maire n’a aucun pouvoir de modification», a commenté l’ancien ministre sous Wade. À l’intention d’Ousmane Sonko, Abdoulaye Baldé précisera que la commune de Ziguinchor «ne saurait être utilisée comme une arme de bataille contre l’Etat central». Le maire sortant dit constater que son adversaire «ne fait aucun effort, pour avoir la moindre information fiable sur la ville qu’il veut diriger».