« L’un des pires drames humanitaires. » Emmanuel Macron a condamné ce jeudi « avec la plus grande fermeté » les « attaques militaires menées par le régime de Bachar el-Assad » dans la région syrienne d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie. Deux militaires turcs ont été tués et cinq blessés un peu plus tôt par une frappe aérienne dans la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.
Ankara accuse l’aviation du régime de Damas d’avoir mené le bombardement. « Deux de nos frères d’armes sont tombés en martyrs et cinq ont été blessés dans une frappe aérienne dans la région d’Idleb », a déclaré le ministère turc de la Défense dans un communiqué, ajoutant qu’Ankara avait riposté par des bombardements. Le ministère n’a pas précisé qui avait mené cette frappe, mais le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, a immédiatement accusé le régime de Bachar el-Assad d’être l’auteur de cette attaque.
En arrivant au sommet de l’UE à Bruxelles, Emmanuel Macron a assuré : « Nous ne pouvons aujourd’hui nous réunir comme s’il ne se passait rien à quelques milliers de kilomètres de nous. » « Depuis plusieurs semaines, c’est l’un des pires drames humanitaires qui est en train de se passer » dans la région d’Idleb, dernier grand bastion rebelle et djihadiste en Syrie, où près d’un million de personnes ont fui une offensive du régime appuyée par l’aviation russe. « Je veux condamner avec la plus grande fermeté les attaques militaires qui sont menées depuis plusieurs semaines par le régime de Bachar el-Assad contre les populations civiles d’Idleb », a-t-il ajouté.
« Il y a des guerriers de Daech [groupe État islamique, NDLR], des combattants, des terroristes : il faut les combattre, et nous sommes, dans le cadre de la coalition, dans ce combat. Mais c’est aussi les populations civiles, les humanitaires, des centres médicaux qui sont attaqués. Je demande aux membres permanents du Conseil de sécurité de prendre leurs responsabilités. Rien ne peut justifier le non-respect du droit humanitaire international et le sacrifice de populations civiles », a-t-il insisté, souhaitant également que les 27 dirigeants européens prennent « une position forte en la matière ». « Rien ne peut justifier le non-respect du droit humanitaire international et le sacrifice de populations civiles », a-t-il conclu.
900 000 déplacés depuis décembre
Environ 900 000 personnes, en vaste majorité des femmes et des enfants, ont fui depuis début décembre l’offensive menée par le régime Assad et Moscou dans la grande région d’Idleb et ses environs, a rapporté l’ONU. Jamais la Syrie, en guerre depuis 2011, n’a connu un tel exode sur une période de temps aussi courte. Ces événements surviennent dans un contexte de fortes tensions dans cette région entre les forces turques et les troupes syriennes. Mercredi, le Kremlin avait déjà accusé Ankara de ne pas respecter le cessez-le-feu en Syrie et de ne rien faire pour « neutraliser les terroristes » dans la région rebelle d’Idleb. La région fait théoriquement l’objet d’un accord de « désescalade » entre Ankara et Moscou, mais la Turquie y a considérablement renforcé sa présence militaire. Le régime et la Russie, de leurs côtés, ont enregistré des gains face aux groupes rebelles et djihadistes ces dernières semaines.
De son côté, Moscou estime que la Turquie doit cesser son soutien aux « groupes terroristes » de la région syrienne d’Idleb, selon son ministre de la Défense, qui ajoute avoir mené des frappes contre les groupes armés soutenus par Ankara. Dénonçant des frappes venues des positions turques qui ont blessé quatre soldats syriens, l’armée russe appelle dans son communiqué « la partie turque à cesser de soutenir les actions des groupes terroristes et de leur donner des armes ».
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