Le Regroupement des taxis urbains du Sénégal a observé une grève les 13 et 14 janvier pour protester contre le transport irrégulier qu’ils imputent aux VTC (Véhicules de Transport avec Chauffeur). Estimant que ces plateformes numériques favorisent une concurrence déloyale, les chauffeurs de taxi ont aussi engagé une bataille judiciaire pour exiger la régularisation du secteur.
Un combat contre une concurrence jugée illégale
Depuis plusieurs années, les taxis traditionnels dénoncent l’essor des VTC, qu’ils qualifient de « système clandestin modernisé ». Selon Malick Diop, secrétaire général du regroupement, ces services de transport échappent à la réglementation en vigueur. « Certains chauffeurs de VTC n’ont ni licences ni assurances adaptées aux passagers », affirme-t-il. Une plainte a été déposée en justice dès 2021, mais le procès a été reporté à plusieurs reprises, la dernière en date étant fixée au 12 mars 2025.
Face à ce nouveau report, les chauffeurs de taxi ont manifesté leur mécontentement en organisant une grève de deux jours, accompagnée d’un port de brassards rouges.
Des divergences au sein des taxis urbains
Toutefois, cette contestation ne fait pas l’unanimité. L’Union des routiers du Sénégal (URS), par la voix de son secrétaire général Gora Khouma, a refusé de s’associer à la grève. Pour lui, les VTC ne sont pas un problème en soi, mais leur encadrement doit être renforcé. « La modernisation du transport est inévitable, mais il faut s’assurer que tous les véhicules respectent la réglementation en vigueur », précise-t-il.
Alors que les tensions persistent, le verdict du procès du 12 mars pourrait marquer un tournant décisif pour l’avenir du secteur du transport urbain au Sénégal.