L’élargissement de la mouvance présidentielle avec les entrées de Rewmi et des dissidents du Pds est diversement apprécié par les acteurs politiques. Pour Thierno Alassane Sall, c’est un acte qui en dit long sur les ambitions présidentielles de Macky Sall. «La chose la plus remarquable de ce remaniement qui fait même oublier le gouvernement, c’est la présidence du Conseil économique, social et environnemental. On est dans la politique politicienne la plus crue », a déclaré hier l’ancien ministre de l’Énergie à l’émission« Grand jury »de la Rfm. Thierno Alassane Sall ne pense pas, lui, que Macky Sall veut faire de Idrissa Seck son dauphin pour 2024. «Je me refuse à faire de la politique-fiction. Connaissant Macky Sall, j’aurais plutôt tendance à dire que non, cette analyse ne me paraît pas crédible. En même temps qu’il a renforcé dans son camp avec ceux qui sont plus serviles et se débarrasse de ceux qui en rêvent, parce qu’objectivement aucun d’entre eux n’a avoué avoir des ambitions de Président, il (Macky) prouve qu «il est dans ses calculs pour rester Président», at-il expliqué. Pour le leader de la République des valeurs, le chef de l’État cherche à assurer ses arrières. «Macky sait mieux que quiconque que les enquêtes il a freinées ici se déroulent ailleurs sur les dossiers Timis et autres. Il sait que pour l’instant, tant qu’il n’a pas trouvé des formules et des arrangements, sa seule garantie, c’est de rester à la tête de l’Etat parce qu’il ne s’agit pas de la justice sénégalaise qu’on peut manipuler, mais de la justice d’autres puissances », at-il détaillé. Par ailleurs, interrogé sur le dossier Total, TAS réaffirme qu’il a lui-même démissionné, contrairement à ce qui se dit. «Dès que Total a voulu le contrat, il l’a eu à ses propres conditions. C’est moins en référence du protocole signé à l’Elysée qu’en référence à ses relations occultes. Qui relève du protocole non écrit entre la France et les pays de la Françafrique (…) », a-t-il souligné. L’auteur du brûlot Le Protocole de l’Elysée, qui a fait sa cérémonie de dédicace samedi, est revenu sur un autre détail. Il dit: «La Première dame m’appelle, avec à ses côtés Birame Faye, pour venir manger le lendemain. Et quand j’arrive après le Conseil des ministres, je trouve Moustapha Diakhaté, le président de la République et la Première dame. Ils m’ont demandé de passer à table pour régler le problème, j’ai refusé. »