Timis Actu

THIÈS REPRÉSENTE PRÈS DE LA MOITIÉ DE LA CONTRIBUTION DU SECTEUR MINIER AU BUDGET NATIONAL (RAPPORT)

La région de Thiès reste la première région minière du Sénégal, avec près de 60 milliards de francs CFA, sur les 122,2 milliards de francs CFA de contribution des industries extractives du Sénégal dans le budget de l’Etat, selon le rapport 2018 de l’ITIE.
Thiès reste la première région du pays en termes de contribution, mais aussi d’implantation d’industries extractives. La région abrite la seule exploitation d’hydrocarbures du pays, avec le bloc de Tanma de Gadiaga, où Fortesa exploite du gaz.
Grande Côte opérations (GCO), filiale du groupe français Eramet, y exploite depuis 2014, des minerais lourds, notamment le zircon à Diogo. Les Industries chimiques du Sénégal (ICS), fleuron de l’industrie sénégalaise exploitent des phosphates à Darou Khoudoss.
Le rapport 2018 de l’ITIE publié le 10 décembre dernier, porte sur les contributions de 25 entreprises publiques et privées, dont 17 minières et huit pétrolières.
Il indique que la région de Thiès a contribué à hauteur de 59,6 milliards de francs CFA aux paiements fiscaux et sociaux des industries extractives, évalués à 122,2 milliards de francs CFA, a indiqué Marième Thiaw Diawara, secrétaire permanente du comité ITIE.
Mme Diawara présentait ce rapport 2018 à des privés, des membres de l’administration et de la société civile et des élus locaux, lors d’une rencontre inscrite dans la stratégie de vulgarisation du document de 294 pages, élaboré par le comité national de l’ITIE.
Dans la région de Thiès, les Ciments du sahel viennent en tête de ces paiements effectués, avec 20,25 milliards de francs CFA, suivis de Dangote, avec 12,78 milliards, de GCO avec 10,91 milliards de francs CFA. Les Industries chimiques du Sénégal (ICS) avec 5,01 milliards de francs CFA, GECAMINES (2,68 milliards), etc. viennent loin derrière.
En termes de dépenses sociales, quelque 503,7 millions de francs CFA ont été consentis à Thiès par les entreprises extractives. GCO arrive en tête, avec 214,7 millions de francs CFA, suivi des ciments du Sahel (61,6 millions).
En 2018, sur les 8.013 personnes employées dans les industries extractives, au plan national, soit 0,3% de la population active, Thiès en compte 5.084, dont 324 femmes. Il concentre ainsi 96,1% des travailleurs nationaux dans le secteur minier.
La région devrait consolider sa place, avec le début de l’exploitation du gaz et du pétrole au large de Kayar, relève la présidente du Comité national de l’ITIE Awa Marie Coll Seck.
La société civile souhaite un impact plus important des mines sur les populations, jugeant « trop faible » les dépenses sociales.
Abdoul Aziz Diop de la coalition « Publiez ce que vous payez » relève, par exemple que sur les 503 millions de dépenses sociales, 2% sont allés à la santé, 3% pour le financement des GIE locaux, 1% pour l’assainissement et 1% pour l’électrification rurale, 30% pour l’éducation.
Il déplore qu’après avoir contribué pour 140 milliards de francs CFA au budget en trois ans, la région n’ai pas encore reçu « sa part ». En 2017, la région était à 50 milliards de contribution et à 40 milliards en 2016.
La présidente du comité national ITIE, Awa Marie Coll Seck juge aussi « insuffisante » la contribution de 122,22 milliards de francs CFA des industries extractives, qui ne représente que 4,6% du budget national.
Il a dit souhaiter qu’elle soit revue à la hausse, pour permettre aux populations locales de mieux en profiter, notamment en perspective de la production à venir de pétrole et de gaz.
Quitter la version mobile