Un incident diplomatique a été évité de justesse, à la frontière entre le Sénégal et la Gambie. Une vive altercation a opposé des populations gambiennes aux forces de l’ordre sénégalaises.
C’est une information de l’Association internationale pour Médina-Mary (AIMM) et des populations de la zone de Médina-Mary. Hier, samedi 2 octobre 2021, des Gambiens occupant illégalement un bâtiment d’un étage à la frontière, en territoire sénégalais, ont humilié le Sénégal tout entier, à travers sa Police, en enterrant sur les lieux, sans aucune autorisation légale, un des leurs, avec ce mépris : « Que cela plaise ou non au Sénégal ».
D’après les informations recueillis par Rewmi Quotidien, le corps de leur parent qui est décédé à Serekunda, donc dans leur pays, a été acheminé sur les lieux, après avoir traversé toute la Gambie et franchi la frontière du Sénégal.
En effet, informés de l’intention des Gambiens, des éléments du poste de Police de l’air et des frontières (PAF) de Médina-Mary, s’étaient rendus sur les lieux pour leur signifier que l’inhumation sur le site, en terre sénégalaise, ne pourrait se faire que sur présentation de documents officiels (autorisation d’inhumation, certificat de décès, certificat du genre, etc..) délivrés par les autorités du Sénégal.
En réponse, les Gambiens ont dit aux policiers : «Autorisation ou pas, le corps sera enterré ici quand il arrivera ». Joignant l’acte à la parole, vers 14h, ils ont enterré le corps comme ils l’ont dit, défiant ainsi, encore une fois, tout un pays et son Etat.
Pendant ce temps, et jusqu’en fin de matinée, le préfet du département de Vélingara et le sous-préfet de l’arrondissement de Saré Colly Salé, étaient injoignables. Le premier n’a répondu au message d’alerte, et l’autre, non plus, n’a pas répondu aux appels téléphoniques, comme s’ils étaient au courant et ont préféré laisser faire. Il a fallu l’insistance du chef de village de Média-Mary, dans l’après-midi, pour que le sous-préfet veuille enfin faire signe. Il était déjà trop tard, puisque les Gambiens avaient enterré leur mort comme ils l’avaient promis. Ce n’est que plus tard, que la Gendarmerie s’y est rendue, juste pour une audition des Gambiens, alors que les autorités sénégalaises avaient toute la latitude et tout le temps d’empêcher les faits.
A noter que seul l’Adjoint au Gouverneur de la région de Kolda en charge du Développement, a rappelé pour s’enquérir de la situation, afin d’en informer le Gouverneur.
Quelques jours auparavant, le lundi 6 septembre dernier, le sous-préfet de Saré Colly Salé avait bien été informé du passage du maire de Kandia sur les lieux, le samedi 4 septembre 2021, pour proposer aux gambiens, un site de 500 m2 à usage de cimetière, sans suivre la procédure normale.
L’AIMM et les populations de la zone de Médina-Mary condamnent fermement le mépris des gambiens à l’endroit des forces de Police du Sénégal et leur rappellent qu’ils ne sont pas en territoire conquis.
Ils appellent les leaders politiques, organisations de la société civile, leaders d’opinion, les médias, à les appuyer dans la lutte contre les lobbies de tous poils (qu’ils soient de l’administration ou élus locaux) du département de Vélingara, dont « des élus de la commune de Kandia, qui font du foncier avec les gambiens, leur business, notamment à l’approche des élections locales de janvier 2022 ».
Ils s’interrogent sur les raisons du manque de réactivité de l’administration territoriale de Vélingara (préfet du département et sous-préfet de Saré Colly Salé).
Toutefois, ils réclament une enquête sur leur attitude suspecte et des sanctions administratives à leur encontre, dans l’hypothèse où leurs responsabilités seraient établies dans la faillite de la gestion de cette situation humiliante pour le Sénégal et pour ses conséquences futures
Et, dénoncent l’occupation d’un seul centimètre carré du territoire national, par des Gambiens.
Ils réclament la destruction du bâtiment, l’exhumation des corps enterrés sur les lieux et leur transfert dans leur village, en Gambie, le Sénégal n’étant pas un dépôt de morts pour les Gambiens.