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Un mois après sa condamnation à huit ans de prison Le général Wassini Bouazza aujourd’hui devant la cour militaire de Blida

La programmation de ce procès intervient un mois et une semaine après sa première condamnation à 8 ans de prison ferme, pour les chefs d’inculpation «outrage verbal à corps constitué», «humiliation d’un subordonné», «faux et usage de faux» et «détention d’une arme et de munitions de guerre».

Le procès en appel de l’ex-patron de la DGSI, le général Wassini Bouazza, s’ouvrira aujourd’hui à la Cour d’appel militaire de Blida. Condamné, le 23 juin dernier, à une peine de 8 ans de prison ferme assortie d’une amende de 500 000 DA et la confiscation des objets saisis dans le cadre de l’enquête, pour les chefs d’inculpation d’«outrage verbal à corps constitué», «humiliation d’un subordonné», «faux et usage de faux» et «détention d’une arme et de munition de guerre»l’ex-chef du puissant service de renseignement militaire s’est pourvu en appel contre la décision et le procès a été rapidement programmé devant la Cour d’appel militaire.

Il s’agit là de la première affaire pour laquelle le général Wassini a été déféré devant la justice militaire et reste liée aux circonstances de son arrestation, le 13 avril dernier par les officiers de la DCSA (Direction centrale de la sécurité de l’armée) à son arrivée au ministère de la Défense, pour une supposée réunion, avec le chef de l’état-major de l’Anp par intérim alors, le général Saïd Chengriha.

Neutralisé, loin des regards de sa garde, il a été dirigé vers le siège de la DCSA à Ben Aknoun, (Alger), alors qu’au même moment son bureau et celui, de son bras droit et chef d’antenne de la DGSI de la capitale étaient perquisitionnés et mis sous scellés.

L’ex-patron de la sécurité intérieure aurait «très mal réagi» lors de son audition, mais aussi à la nomination du général Abdelghani Rachedi, quelques jours auparavant, en «refusant» d’assister à la cérémonie officielle de son installation.

Très proche du défunt vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, Wassini avait carte blanche pour agir là où il décide de le faire, et au moment où il voulait, nous dit-on. En une année, il a réussi à tisser un puissant réseau, une sorte d’Etat dans un Etat, qui lui permettait d’avoir l’œil et la main sur les acteurs politiques, médiatiques, judiciaires et économiques.

L’affaire de l’ex-DCSA, le colonel Boubekeur, ce jeune officier qui était à l’origine de nombreuses enquêtes sur les hommes d’affaires qui avaient pris part au financement du 5e mandat (avorté grâce au hirak) et réussi à récupérer une bonne partie, avait pesé de tout son poids dans la chute de l’ex-homme fort des services.

Le jeune colonel et plusieurs de ses officiers ainsi qu’un procureur du tribunal militaire de Blida ont été arrêtés par les éléments de Wassini, et de la DCSA,  puis placés sous mandat de dépôt, sur la base d’un dossier lié à des présumés faits de chantage qu’auraient exercé les mis en cause.

Maltraités, privés de certains de leurs droits, ces derniers n’ont pu faire entendre leur voix qu’après l’arrivée du nouveau chef d’état-major de l’Anp. Un dossier complet aurait été transmis aussi bien à ce dernier qu’au président de la République. Des changements sont opérés à la tête de la DCSA, et une enquête est ordonnée pour élucider le mystère.

Lors de son audition sur cette affaire, Wassini aurait reconnu que le dossier du colonel Boubekeur était monté de toutes pièces. Des aveux qui vont permettre à l’ex-patron de la DCSA et aux autres officiers et au jeune procureur militaire de retrouver la liberté, après avoir bénéficié d’un non-lieu auprès du tribunal militaire de Blida, il y a moins d’un mois.

Mieux encore, ils ont tous été réhabilités et repris du service. Bien plus, lors des perquisitions effectuées dans le bureau de Wassini par les officiers de la DCSA, des documents «compromettants» liés au dossier des frères Kouninef, et l’ex-ministre des TIC, Houda Imène Ferraoune, ont été récupérés, dont certains auraient fait l’objet d’une dégradation.

En bref, ce sont plusieurs faits qui pèsent lourdement sur le sort de cet ancien patron de la sécurité intérieure et dans lesquels sont également poursuivis le chef d’antenne de la DGSI d’Alger, le colonel Yacine,  l’ex-patron de la DCSA (Direction centrale de la sécurité de l’armée), le général Abdelwahab Belbouri, dit Nabil, ainsi que le chef du service judiciaire de la DGSI.

D’autres hauts gradés, actuellement dans le collimateur, risquent eux aussi d’être emportés par cette affaire, qui est toujours en instruction et au centre de laquelle se trouve le général Wassini Bouazza. Si l’affaire pour laquelle ce dernier va être jugé en appel aujourd’hui, concerne des actes délictuels, celle en instruction est liée à des faits qui relèvent du tribunal criminel.

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