La France ne conditionnera pas aux droits de l’homme sa coopération en matière de défense avec l’Egypte, car une telle politique affaiblirait Le Caire dans la lutte contre le terrorisme. »
C’est ce qu’a déclaré hier le président français, Emmanuel Macron, selon des propos recueillis par des médias, lors d’une conférence conjointe avec son homologue égyptien, Abdelfattah Al Sissi, est arrivé la veille à Paris. «Alors qu’une crise sanitaire, économique et sociale sans précédent s’est abattue sur le monde et que certaines puissances tentent de déstabiliser les équilibres régionaux, je crois pouvoir dire que notre partenariat stratégique avec nos amis égyptiens est plus que jamais essentiel», at-il soutenu.
Les organisations de défense des droits de l’homme accusé le président français de fermer les yeux sur la répression de toute dissidence en Egypte. Des accusations rejetées par l’Elysée, qui défend une politique cohérente à ne pas critiquer ouvertement les pays sur les droits de l’homme afin d’être plus efficaces en privé, au cas par cas. «Il est plus efficace d’avoir une politique de dialogue exigé qu’une politique de boycott qui viendrait réduire l’efficacité d’un de nos partenaires dans la lutte contre le terrorisme et pour la stabilité régionale», a expliqué le chef de l «Etat français. «Ce serait inefficace sur le sujet des droits de l’homme et contre-productif dans la lutte contre le terrorisme.» Et de poursuivre: «Je reste l’avocat constant d’une ouverture démocratique, sociale et de la reconnaissance d’une société civile dynamique et active car je crois que c’est aussi un formidable rempart contre toutes les formes d’activisme.»
En novembre, Paris a critiqué l’arrestation de membres d’une organisation de défense des droits de l’homme, l’Initiative égyptienne pour les droits de la personne (EIPR), qui ont organisé un briefing avec des diplomates. Trois d’entre eux ont été libérés avant la visite d’Al Sissi en France.
Depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par l’armée en 2013 et l’arrivée au pouvoir l’année suivante de Abdelfattah Al Sissi, une répression continue s’est abattue sur toute forme d’opposition, islamiste ou libérale.
Avec El Watan