L’ex-président gambien Yahya Jammeh, en exil depuis sa défaite en 2017, a exprimé son intention de revenir sur la scène politique de son pays. Dans un message audio diffusé jeudi et consulté par l’AFP, Jammeh a annoncé qu’il comptait reprendre la direction de son parti, l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotiques (APRC), qu’il a fondé en 1996. Il a ajouté qu’il n’en confierait la direction à personne, affirmant : « Que cela plaise ou pas, par la grâce d’Allah, je reviens. »
Jammeh a dirigé la Gambie d’une main de fer de 1994 à 2017 avant de quitter le pouvoir sous la pression des États ouest-africains, après avoir perdu les élections présidentielles face à Adama Barrow. Bien qu’exilé en Guinée équatoriale, il conserve une influence notable sur la vie politique en Gambie. Sa déclaration survient alors que la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) soutient la mise en place d’un tribunal spécial pour juger les crimes commis pendant son régime.
Le gouvernement gambien, de son côté, a endossé les recommandations d’une commission sur les atrocités sous le régime Jammeh et a annoncé vouloir poursuivre des responsables, y compris l’ex-président. Jammeh, cependant, reste déterminé à revenir et à répondre à ses détracteurs, déclarant : « Que ceux qui menacent de me mettre en prison attendent que j’arrive. Le jour où il faudra rendre des comptes approche, et ce jour-là, on règlera les comptes. »
La Gambie, avec ses deux millions d’habitants, est l’un des pays les moins développés du monde. Reste à savoir si le retour de Yahya Jammeh, malgré les tensions politiques et judiciaires, deviendra réalité.