La semaine annuelle de la Ziarra de Sarsara, un événement religieux très attendu en République Islamique de Mauritanie, a pris une tournure inquiétante cette année pour la délégation des dahiras mourides venues du Sénégal. En effet, à leur arrivée à la frontière de Rosso, tous les membres de la délégation ont vu leurs cartes nationales d’identité (CNI) confisquées par les forces de sécurité et de défense mauritaniennes, les laissant sans pièce d’identité officielle pour leur séjour sur le sol mauritanien.
Le mardi 14 avril, la délégation, en provenance de Touba, Louga, Thiès, Dakar, et d’autres régions sénégalaises, est arrivée à Nouakchott à 06h45 après un trajet relativement calme, marqué par une escale de trois heures au poste de police de Rosso Sénégal, pour des repas et des formalités administratives. De 14h à 17h, le groupe a traversé le bac reliant Rosso Sénégal à Rosso Mauritanie. Cependant, c’est à Rosso Mauritanie que le voyage a pris une tournure dramatique.
Après une attente de 17h à 01h40 du matin, la délégation a subi de très longs contrôles de sécurité dans un environnement de plus en plus tendu. Les autorités mauritaniennes ont procédé à des vérifications minutieuses et ont, finalement, saisi toutes les CNI des membres de la délégation. Cette décision a plongé les pèlerins dans une situation délicate et préoccupante, car ils se retrouvent désormais sans pièce d’identité dans un pays étranger, risquant des complications administratives et juridiques sérieuses, notamment en matière de sécurité et de séjour.
La Mauritanie, connue pour sa rigueur concernant les étrangers sans permis de séjour, a mis la délégation sénégalaise dans une situation très vulnérable. Les risques sont nombreux : contrôles renforcés, expulsion ou rapatriement vers le Sénégal, ou encore arrestation pour séjour illégal. La question se pose alors : comment ces pèlerins pourront-ils circuler, se loger ou rentrer chez eux sans leurs CNI ?
Le silence des autorités sénégalaises face à cette situation est inquiétant. Pourquoi aucune réaction officielle n’a encore été formulée ? Le Sénégal semble laisser ses ressortissants sans protection alors qu’ils se rendent dans un cadre religieux et pacifique. Où est l’hospitalité entre peuples frères ? Pourquoi les autorités sénégalaises n’interviennent-elles pas pour garantir la sécurité et les droits de leurs citoyens en Mauritanie ?
Cette situation soulève des questions sur la gestion des frontières et sur le respect des droits des pèlerins venus pour un événement spirituel. Est-il acceptable qu’un pays voisin agisse de cette manière envers des citoyens venus pour prier ? Où est passée la fraternité entre les deux peuples ?
N.F envoye spécial à Nouakchott