La constitution du nouveau gouvernement continue de dominer l’actualité dans les quotidiens qui, pour leur édition de mercredi, commentent les rapports entre la majorité présidentielle et certains collaborateurs du chef de l’État il a limogés la semaine dernière.
Pour rappel, l’entrée de proches d’Idrissa Seck dans le gouvernement est le fait majeur du remaniement survenu dimanche, le même jour où a été annoncée la nomination de cet opposant à la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE), en remplacement d’Aminata Touré.
Plusieurs journaux ont représailles une mise au point de l’examen du président du CESE. » Nul ne saurait, à cette étape de ma vie administrative et politique, ternir ma réputation et mon intégrité (…) Je me réserve le droit d’ester en justice contre toute tentative de diffamation ou d’intimidation », déclare-t -elle.
«Comme si elle [cherchait à faire savoir] qu’elle ne va pas se laisser faire», commente Tribune, considérant cette déclaration de Mme Touré comme «un certificat de virginité politique qui ne dit pas son nom».
A la «défenestration» de certains proches du président de la République succède «le temps du dénigrement», selon Sud Quotidien.
«La méthode du dénigrement, après leur défenestration des postes à responsabilités, est bien connue des Sénégalais, qui sont habitués par ce régime à voir des responsables accusés de mauvaise gestion après leur éviction», écrit le même journal.
Il affirme que d’autres proches de Macky Sall, dont Moussa Diop, l’expert-directeur général de Dakar Dem Dikk, la société nationale de transport, et l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, en ont été victimes.
La mise au point d’Aminata Touré serait liée au limogeage de l’agent comptable particulier (ACP) du CESE, survenu quelques jours avant l’éviction de sa patronne, selon L’As.
L’ACP a refusé de communiquer la liste des personnes embauchées par le CESE à son ministère de tutelle, celui des Finances et du Budget, publie le journal.
L’Observateur s’est livré à un exercice d’évaluation des « atouts » et des « lacunes » d’Idrissa Seck, le nouveau président du CESE, qui » rejoint la majorité présidentielle avec une énorme expérience étatique, mais aussi avec l’image d’un ‘dealer politique’ qui lui colle à la peau comme un sparadrap ».
WalfQuotidien est surtout préoccupé par «la guerre du trône» (une allusion à la prochaine élection présidentielle) entre les leaders de la majorité présidentielle et certains de ses proches que Macky Sall vient de limoger.
C’est le « début des hostilités contre les barons exclus », lit-on dans le même journal, selon lequel des responsables de la majorité commencer à sortir « les fusils d’assaut », pour la bataille politique à mener contre leurs ex-camarades, « signe de la mauvaise camaraderie qui règne » dans l’entourage du chef de l’Etat.
EnQuête s’intéresse à la manière dont Macky Sall se sépare de ses collaborateurs. Selon le journal, Macky Sall est «sans état d’âme quand il s’agit de se débarrasser de ses collaborateurs, même les plus proches». EnQuête se livre à un décompte des victimes de la «stratégie déroutante» du chef de l’État.
Le Soleil tient, pour sa part, à «saluer le geste de courage des forces politiques présentes dans le nouvel attelage» gouvernemental. L’éditorialiste du journal va même jusqu’à «exhorter celles réticentes à rejoindre cette coalition de l’intérêt national».
Le Quotidien n’oublie pas l’émigration clandestine. «Le bruit occasionné par le remaniement est en train de refluer tranquillement (…) Plein de destins vont commencer à se conjuguer au passé, du moins pour un moment. Ce qui, par contre, ne passe pas, c’est l’amplificateur de la tragédie qui se déroule le long de nos côtes », commente le même journal, selon lequel, en Espagne, les centres de rétention de migrants sont » débordés », à la suite de l’arrivée aux îles Canaries de nombreux immigrés venus d’Afrique subsaharienne.
Vox Populi dit espérer que «le renouvellement des hommes à la tête de certains ministères et institutions résoudra le plus gros problème qu’était connu le Sénégal: l’exode maritime mortel des jeunes vers l’eldorado perdu de l’Espagne».
«Les raisons de ces migrations suicidaires doivent pousser les autorités à réajuster leurs politiques publiques pour mieux les réorienter, au service des jeunes», ajoute Vox Populi.