Le président de la République vient de signer le décret fixant le nombre de Conseillers municipaux et départementaux pour chaque circonscription électorale. Selon un document publié dans la presse, c’est la région de Thiès qui comptera le plus d’élus pour les départementales avec 280 conseillers départementaux à élire (100 à Mbour, 100 à Thiès et 80 à Tivaouane).
Elle est suivie de Diourbel avec 220 conseillers, dont 100 à Mbacké, 60 à Bambey et 60 à Diourbel. Louga, Kaolack et Saint-Louis occupent la 3e place avec 200 conseillers à élire respectivement pour chaque région. Les régions de Dakar, Fatick et Tambacounda se retrouvent à la 4e place avec chacune 180 conseillers départementaux à élire. Qu’importent les disparités d’une région à une autre puisque le nombre d’élus est fixé en fonction de la démographie de chaque région mais, des spécialistes des questions électorales relèvent quelques incohérences dans le système électoral. Car certains fonctionnaires chargés des élections ou qui sont partie prenante dans le processus sont en même temps candidats dans leur circonscription d’origine. C’est le cas du DG de la Caisse de dépôt et consignation qui reçoit les cautions des candidats mais qui est lui-même candidat pour la mairie de la Médina. D’autres incongruités sont également notées mais cela ne changera rien à la donne, les élections se dérouleront bien en janvier 2022 comme prévu et rien n’y fera. Les candidats sont déjà dans les starting-blocks et des coalitions comme celle du Pds ont déjà mis en place leurs comités électoraux en même temps qu’ils ont commencé à se compter grâce à la vente des cartes qui leur permet au terme de cette opération de connaître avec quasi exactitude le nombre de leurs électeurs les plus fidèles.
Ces joutes locales pourraient cependant donner lieu à des scènes de violence, nonobstant les contestations de part et d’autre. Le ton est déjà donné dans certaines villes comme Ziguinchor, où des adversaires se sont livrés ces derniers jours des à des batailles sanglantes et, ce n’est là que la face visible de l’iceberg. Car, pour le parti au pouvoir et ses alliés, perdre une seule circonscription équivaut à une défaite nationale. L’Apr souhaite en effet rafler toutes les circonscriptions et se donnera les moyens matériels et physiques pour y parvenir, tandis que l’opposition n’est pas prête à tendre l’autre joue. Il s’agira donc d’élections sous haute tension, ce qui laisse craindre des débordements, surtout à Dakar, circonscription à 19 communes qui est un des enjeux les plus importants pour la coalition au pouvoir qui n’a jamais remporté la grande mairie de la ville.
Mais comment se comporteront les électeurs face aux nombreuses coalitions dont certaines portent en elles-mêmes les germes de leur propre défaite à cause de leur caractère hétéroclite ? Il reste trois bons mois pour savoir ce qu’il adviendra. En attendant, croisons les doigts.