Le déficit budgétaire s’est accumulé au troisième trimestre 2020 consécutivement à la contraction des ressources internes et à l’augmentation des charges de l’état, selon la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE).
» La gestion budgétaire au cours des trois premiers trimestres de 2020, a été caractérisée par l’avènement de la crise sanitaire de la Covid-19 qui a entrainé l’accroissement du déficit budgétaire consécutif à la contraction des ressources internes et à l ‘ augmentation des charges de l’Etat », souligne la DPEE dans sa Note de conjoncture du troisième trimestre.
Dans ce document publié au plus tard 45 jours après la fin du trimestre, la DPEE relève qu’en effet, le solde budgétaire est ressorti déficitaire à 1226,8 milliards contre 562,2 milliards à la même période de l’année précédente.
Selon la note consultée par l’APS, « cette orientation était l’exécution soutenue des dépenses publiques avec un bond de 24,5%, doublée d’une diminution des ressources mobilisées de 2,9%, en liaison avec la baisse de l’activité économique sur la période ».
La DPEE rapporte que les ressources mobilisées, à fin septembre 2020, sont estimées à 1880,5 milliards et se décomposent en recettes budgétaires, en dons et recettes exceptionnelles pour des montants fixés de 1737,6 milliards, 122,7 milliards et 20,2 milliards.
Ces ressources sont globalement contractées de 53,6 milliards en liaison avec la baisse des recettes budgétaires, en l’appel du relèvement significatif des dons budgétaires et de l’apport des recettes exceptionnelles.
La Note de conjoncture signale en effet que les recettes budgétaires sont passées de 1810,5 milliards à fin septembre 2019 à 1737,6 milliards à la fin du troisième trimestre 2020, soit une diminution de 4% liée au repli des droits de douane, de impôt sur le revenu, des impôts sur la consommation, sur le pétrole et des droits de timbre.
Les droits de douane, pour leur part, se sont inscrits en baisse, passant de 588,9 milliards à 511,7 milliards sur la période, soit une contraction de 77,3 milliards (-13,1%).
» Ce repli est expliqué autant par la TVA à importer que par les droits de porte qui sont évalués respectivement à 295,3 milliards et 194,5 milliards, soit baisses au même taux de 12,9% sur la période sous revue », selon la DPEE.
L’impôt sur le revenu a également chuté de 9,6 milliards (-3,2%) pour se situer à 288,5 milliards, en glissement annuel.
Cette baisse concerne aussi les droits de timbre et la taxe spécifique sur le pétrole qui se sont repliés respectivement de 31,8% et 8,2%, sur une base annuelle, pour s’établir respectivement à 12 milliards et 96,9 milliards en fin septembre 2020.
La DPEE souligne en revanche qu’une mobilisation satisfaisante des impôts importants sur la TVA intérieure hors pétrole (259,3 milliards), le FSIPP (34,3 milliards) et les revenus des domaines (32 milliards) a permis d’atténuer cette baisse avec des hausses respectives de 16,8%, 154,2% et 8% sur la période.
Les dépenses publiques sont évaluées à 3107,7 milliards à fin septembre 2020 contre un montant de 2496,3 milliards, un an auparavant, soit un accroissement de 611 milliards (+ 24,5%).
» Cette orientation traduit les hausses des dépenses d’investissement (+ 25,3%) et celles courantes (+ 24%), dans un contexte de prise en charge des urgences liées à la crise sanitaire de la Covid-19, notamment la mise en place des infrastructures de soutien et les programmes d’appui aux entreprises et aux populations », explique t-on.
L’accroissement des autres dépenses courantes est porté par la hausse de 91,2% des transferts et subventions (907,1milliards), en liaison avec les programmes de soutien de l’Etat aux populations et à l’économie face aux effets de la Covid19.
Avec Aps