« J’ai réussi à disposer d’une dérogation exceptionnelle fournie par les autorités religieuses afin d’y implanter une école française qui forme également à certains métiers cosmétiques et à la fabrication de panneaux scolaires », a expliqué l’ancien milieu de terrain à l’hebdomadaire France football dans son édition de mardi.
Devenu aussi un consultant très sollicité par les médias, le natif de Dakar a préféré s’installer dans la ville sainte de Touba, après sa carrière de footballeur.
Il s’est résolu à aller voir l’ancien khalife des mourides, Serigne Cheikh Sidy Moctar Mbacké après avoir constaté que beaucoup d’enfants se rendaient à Mbacké pour apprendre dans les écoles françaises.
Une situation rendue possible parce qu’il n’y avait très peu d’écoles françaises à Touba, a rappelé Amdy Faye dans les colonnes de cet hebdomadaire spécialisé.
A partir de ce moment, il s’est donné pour challenge de relever ce défi en donnant la bonne information au prédécesseur de l’actuel khalife Serigne Mountakha Mbacké.
« Mon discours était simple : la cité religieuse est devenue une ville importante, ses enfants vont pouvoir s’y former tout en respectant les caractères spécifiques d’une ville religieuse. Le volet social est aussi très important, l’école accueille les enfants de familles qui n’ont pas beaucoup de moyens financiers. Un quart des élèves ne paient pas de frais de scolarité », a indiqué l’ancien milieu de terrain de l’AJ Auxerre (France), de Portsmouth et Newcastle (Angleterre) et des Glasgow Rangers (Ecosse).
Et pour réussir ce pari, il a investi sur fonds propres dans cet établissement qui permet aussi à des jeunes filles de pouvoir étudier sur place. Si les garçons avaient moins de problèmes pour se rendre à la ville voisine de Mbacké, ce n’était pas le cas des jeunes filles, a-t-il fait savoir.
« Les parents refusaient de laisser les jeunes filles se rendre à Mbacké pour aller étudier et avec cette école, nous avons réussi à donner la possibilité à des jeunes femmes d’étudier et de se former », a confié le finaliste de la CAN 2002 à l’APS.
Pour la première fois dans l’histoire de cette école ouverte en 2016 à Touba et financée sur fonds propres avec un premier investissement de plus de 20 millions de francs CFA, elle va présenter cette année des candidats au baccalauréat.
« Nous voulons obtenir 100 % au brevet comme au baccalauréat », a-t-il dit, précisant que son établissement aura pour cette année scolaire 10 candidats au baccalauréat et 37 au BFEM.
« Nous avons un effectif de 183 élèves dont 126 filles », a signalé Faye, rappelant que l’école est toujours financée avec ses propres moyens.
« L’école privée Serigne Saliou Mbacké est financée à 100 % sur fonds propres », a-t-il insisté.
Selon lui, le plus grand bénéfice, c’est de voir des enfants de la ville sainte, en plus de l’éducation religieuse très importante, avoir la possibilité d’apprendre pour demain et d’avoir d’autres armes pour affronter la vie.
Dans cette école, « il y a des permanents mais aussi des enseignants du public qui viennent donner un coup de main », a-t-il dit, précisant qu’il y a neuf permanents et sept contractuels de la 6-ème à la Tterminale.
Avec Aps