La nouvelle mesure interdisant aux clubs de jouer dans les centres et Académies ciblant principalement selon certains Génération foot et Diambars FC est diversement appréciée par les acteurs du football. Si pour nombre des observateurs, elle ne souffre d’aucune irrégularité et doit s’appliquer dés le début de la saison par les clubs concernés, d’autres s’accordent sur la nécessité d’aller vers la table des négociations et d’éviter un conflit. Interpelé sur la question, Lamine Mboup secrétaire général du syndicat des footballeurs du Sénégal a un avis tranché. Il faut, selon lui, se plier d’abord aux règlements en vigueur et ensuite d’ouvrir discussions avec l’instance du football pro. Autrement dit une certaine flexibilité de la Ligue Pro qui permettrait de dépasser le différend. Interrogé sur la question, Babacar Khalifa Ndiaye c’est plutôt le timing imposé aux clubs qui pose problème. L’ancien Directeur du service des Sports du quotidien national Le Soleil n’en préconise pas moins, que la décision puisse être reportée à la saison prochaine pour permettre aux clubs concernés de se mettre à jour.
LAMINE MBOUP SG SYNDICAT DES FOOTBALLEURS
« La meilleure chose à faire est de se plier aux règlements »
« Je pense que Génération Foot et Diambars auraient pu jouer et ensuite écrire à la Ligue professionnelle pour leur demander pourquoi, ils ne doivent pas recevoir sur leurs terrains. Alors ils recevront des explications. Mais quand je vois que dans les textes de la Ligue professionnelle, il est dit que certains clubs comme Génération Foot et Diambars FC ne peuvent pas jouer, ces clubs devraient prendre les devants avant le début du championnat. Il y a quelque choss qui a été fait par la Ligue professionnelle pour ces textes- là. Tous les clubs ont été invités. Il y a aujourd’hui plusieurs clubs qui sont là et qui jouent le championnat. Ce qui risque d’arriver, c’est de voir Génération Foot et Diambars FC sortir du championnat. Si la Ligue pro décide de le faire qu’est ce qui va se passer ? Ils ne joueront pas et d’autres clubs vont les remplacer. C’est comme vouloir se battre contre l’État. Ouakam pourrait dire aussi pourquoi je ne pourrai pas jouer sur mon terrain même s’il n’est pas réglementaire. La meilleure chose à faire est de se plier aux règlements et de chercher à avoir gain de cause. Vous nous demandez de ne pas jouer mais qu’est-ce qu’il faut faire. On verra en ce moment qu’est-ce qu’il faut faire pour y remédier. Si vous rencontrez une équipe de Diofior en Coupe du Sénégal et son terrain est en sable ou synthétique, vous allez jouer ou pas là-bas? Je suis d’avis que les instances du football décident. Je suis avec ce que l’État fait. Si la FIFA ou La CAF dit au Sénégal il y a quelques choses qui manque à votre stade. Le Sénégal doit l’appliquer ce qu’elles vous demandent pour que ce stade soit fonctionnel. C’est cela qu’il faut faire. Il y a des équipes nationales qui viennent jouer les éliminatoires de la Coupe du monde au Sénégal alors qu’ils ont des terrains. Si on leur dit qu’ils ne sont pas adéquats, ils voyagent »
BABACAR KHALIFA NDIAYE JOURNALISTE SPORTIF,
« Les clubs ont été mis devant le fait accompli »
« C’est très normal qu’une fédération veuille faire jouer un match de haut niveau dans stades régionaux, départementaux ou municipaux. Mais c’est le timing qui pose problème. Il fallait s’y prendre très tôt, en annonçant la mesure et que les équipes concernées puissent prendre les dispositions nécessaires. La décision a été adoptée lors de la l’A G du 12 août 2023. Certes ! Mais c’est trois mois avant le début de la compétition. La décision devrait s’étaler et prendre effet à partir de la saison prochaine. Il faut une saison pour refaire un stade. Les clubs ont été mis devant le fait accompli. Certains clubs avaient certainement beaucoup investi dans les infrastructures. Se retrouver comme cela du jour au lendemain et émigrer ailleurs pour jouer, cela peut poser problème. La Fédération est dans son droit mais on peut comprendre que les clubs concernés par cette histoire-là aient quelques problèmes et ruent dans les brancards. La situation n’est pas désespérée. On est qu’à la deuxième journée. Il y a deux forfaits qui ont été enregistrés. Il est temps de reprendre le jeu et de remettre la balle au centre. Il faut aussi trouver une solution. Il faut que les gens se retrouvent autour d’une table et disputent de la faisabilité de cette question. S’il le faut, que la décision puisse être reportée à la saison prochaine. A partir de là, les clubs n’auront plus d’excuses. Ils auront le temps de se mettre à jour. Si la situation continue comme cela, personne n’y gagne. C’est Génération Foot et Diambars, qui ont beaucoup contribué à l’essor du football sénégalais, qui vont se retrouver à la marge. Alors qu’aujourd’hui, on a besoin de tout le monde autour du même objectif qui est de faire progresser le football sénégalais. Un football qui va vers une échéance importante avec la CAN où il est question de conserver le trophée. Il faut éviter tout ce qui peut être sources de dissensions et embarquer dans le même bateau. Il faut qu’on ait l’humilité de s’assoir et de trouver une solution. Il n’y aura pas de vainqueurs et de vaincus. A moins que ce soit le football sénégalais. Il est déplorable car après le « Manko Wutti Ndam li », on avait pensé que le Sénégal avait tourner le dos à ces problèmes de chapelle ».
