Le nouveau secrétaire d’Etat, Antony Blinken, a déclaré que le président Joe Biden estime que la seule issue viable au conflit israélo-palestinien est «la solution à deux Etats».
Donald Trump, le président américain qui a tout tenté pour liquider de façon définitive la cause palestinienne, a finalement quitté la Maison-Blanche.
Il a reconnu la ville sainte d’Al Qods (Jérusalem-Est ) occupée et annexée par Israël en 1967 comme faisant partie de la capitale unifiée de l’Etat hébreu, où il a installé l’ambassade de son pays qui était à Tel-Aviv auparavant. Un acte que ses prédécesseurs n’avaient jamais osé.
Il a également suspendu les aides financières américaines, annuelles, estimées à plus de 350 millions de dollars, destinées à l’Unrwa, l’agence des Nations unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens créée en 1949, après l’occupation israélienne de grandes parties de la Palestine historique en 1948, qui a fait de plus des deux tiers du peuple palestinien des réfugiés, soit dans des pays voisins ou dans les parties non occupées à l’époque, Cisjordanie, dont la ville d’Al Qods et la bande de Ghaza.
Par cette décision, Trump avait voulu briser cet organisme humanitaire, espérant mettre fin une fois pour toutes au dossier du retour des réfugiés palestiniens sur les terres dont ils ont été expulsés et déplacés par la force des armes. Pourtant, la résolution 194 des Nations unies, adoptée le 11 décembre 1948, leur donne ce droit de retour.
Une résolution que refusent de reconnaître les gouvernements israéliens successifs, et particulièrement ceux présidés par Benyamin Netanyahu, chef du Likoud, le plus grand parti de la droite israélienne, qui a tout fait pour mettre en échec le processus de paix et les Accords d’Oslo parrainés par les Etats-Unis, dans lesquels le dossier des réfugiés représentait, aux côtés de ceux des frontières, des eaux, des prisonniers et autres, un des points de l’accord final de paix.
Pour faire plus de pression sur la direction palestinienne, Donald Trump avait arrêté toute aide à l’Autorité palestinienne et a fermé la représentation de l’Organisation de libération de la Palestine à Washington.
Le dernier coup porté à la cause palestinienne a été son soi-disant plan de paix qu’il avait appelé «la transaction du siècle», qui permet à Israël d’annexer plus du tiers de la superficie de la Cisjordanie, ne laissant aux Palestiniens que des îlots isolés dans une mer de colonies, sans souveraineté et sans frontières avec les pays voisins, en bref, un pseudo Etat sous occupation éternelle dans un système d’apartheid pire que celui qui existait en Afrique du Sud.
Les Palestiniens ont résisté et ont fait échouer ses projets, même si durant sa fin de règne il a réussi à convaincre, d’une manière ou d’une autre, des pays comme les Emirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc à normaliser leurs relations avec l’Etat hébreu.
Retour à la politique classique des états-Unis ?
Entouré d’une équipe de conseillers adoptant la position israélienne du règlement du conflit israélo-palestinien, qui ne reconnaît aucun des droits légitimes du peuple palestinien, énoncés par la légitimité internationale et le droit international, Donald Trump n’avait laissé aucune place au dialogue avec les Palestiniens qui ont rompu toutes leurs relations avec les Etats-Unis.
Des relations qu’ils espèrent reprendre sous l’administration Biden, dont le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, a déclaré que le président Joe Biden estime que la seule issue viable au conflit israélo-palestinien est «la solution à deux Etats», même s’il a affirmé qu’il n’y aura pas de retour sur la reconnaissance de la ville sainte d’Al Qods comme faisant partie de la capitale unifiée d’Israël.
«Le Président pense comme moi. La meilleure manière, peut-être la seule manière, d’assurer à Israël son avenir en tant qu’Etat juif démocratique, et de donner aux Palestiniens l’Etat auquel ils ont droit, c’est la solution dite à deux Etats», a dit M. Blinken.
Les Palestiniens ne sont pas naïfs au point de croire à un changement radical de la politique américaine au Proche-Orient. Ils souhaitent néanmoins que la nouvelle administration revienne au moins à la politique classique des Etats-Unis prônant la solution à deux Etats et ne reconnaissant pas la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés en 1967.
Le président Mahmoud a félicité le nouveau président américain, Joe Biden, le jour de son investiture. Il a déclaré : «Nous sommes impatients de travailler ensemble pour la paix et la stabilité dans la région et dans le monde.»
M. Abbas a affirmé, également, être «prêt à entreprendre un processus de paix global et juste qui répondrait aux aspirations du peuple palestinien à la liberté et à l’indépendance».
A quel point cet appel sera entendu par le président démocrate Joe Biden et son administration ? La réponse sera certainement connue dans un proche avenir.