La Fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées (FSAPH) déclare qu’elle mise sur la Commission Culture et Communication de l’Assemblée nationale pour porter le plaidoyer, en vue d’amener le Sénégal à ratifier le traité de Marrakech, lequel facilite la production et la diffusion internationale de livres dans des formats spécialement adaptés aux aveugles et aux déficients visuels.
Ce traité administré par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) a été adopté le 27 juin 2013 lors d’une conférence diplomatique tenue à Marrakech, au Maroc.
Il permet aux personnes rencontrant des difficultés dans la lecture des caractères imprimés et leurs organisations, de produire, consommer et partager des documents en formats accessibles, en braille ou CD, a expliqué le président de la FSAPH, Yatma Fall.
Il prenait part jeudi à une rencontre de partage et d’information sur l’importance de la ratification du traité de Marrakech. La rencontre, organisée à Dakar, a enregistré la présence de députés et d’élus locaux
‘’Un blocage est là depuis la mise en place du traité après plusieurs rencontres de partage, d’explication dans toutes les régions et au niveau central avec les autorités compétentes, dont le ministère de la Culture, le secrétariat général du gouvernement. Mais depuis, rien n’a bougé pour aller vers la ratification’’, a déploré Yatma Fall.
Le processus normal de ratification n’est pas encore enclenché. Pour ce faire, une note technique du ministère de la Culture doit être adressée au ministère des Affaires étrangères, pour ensuite être soumis au conseil des ministres et à l’Assemblée nationale, autant d’étapes qui doivent précéder sa ratification par le Président de la République.
C’est cela qui justifie l’idée d’une rencontre avec les communicateurs et professionnels de l’information et le choix de cibler des parlementaires pour porter le plaidoyer en faveur de la ratification de ce traité par l’Etat du Sénégal.
Pour le président de la Commission Communication et Culture de l’hémicycle, Samba Demba Ndiaye, ‘’les enjeux et défis de la participation politique et citoyenne des personnes handicapées constituent désormais et de plus en plus un axe majeur des politiques publiques sociales’’.
Il estime que la ratification du traité de Marrakech conduira sans doute à l’adoption d’un important corpus normatif au niveau national en application des instruments juridiques internationaux signés et ratifiés par le Sénégal.
‘’Les élus ne ménageront aucun effort pour créer les conditions d’une démarche commune favorable à une action participative pour le plaidoyer sur le traité de Marrakech’’, a-t-il assuré.
Le Sénégal s’est engagé à intégrer les droits de l’homme dans les politiques et cadres juridiques nationaux, mais surtout à inverser la tendance notée par rapport aux personnes vivants avec un handicap, a jouté le parlementaire.
Sans la ratification de ce traité, un document ne peut être traduit en braille, en format Cd ou en gros caractères pour les malvoyants, sans l’accord de l’éditeur. La ratification du traité permet d’introduire une exception pour permettre aux personnes rencontrant des difficultés de lecture des caractères imprimés et à leurs organisations, comme la FSAPH, de produire, consommer et partager des documents en formats accessibles.
La ratification du traité devrait permettre de faciliter l’accès aux ressources éducationnelles aux non et malvoyants. D’où l’initiative prise par la FSAPH, en partenariat avec l’organisation Sightsavers, de tenir une rencontre avec les parlementaires, afin qu’ils aient une meilleure connaissance du traité une fois soumis à l’Assemblée nationale.
Le traité de Marrakech est entré en vigueur le 30 septembre 2016. En Afrique, 13 pays l’ont ratifié, parmi lesquels cinq sont de la sous-région ouest africaine : Mali, Liberia, Ghana, Nigeria et Burkina Faso.