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Le rapport de la Commission du dialogue politique adressé à Macky Sall

République du Sénégal

Un Peuple – Un But –Une Foi

Comite de pilotage du dialogue national

Commission politique du dialogue national

La commission cellulaire projet de rapport spécial
a monsieur le Président de la République
relatif aux travaux de la commission politique du dialogue
national a la date du 26 août 2020

SOMMAIRE
I. Rappel du contexte de la concertation
II. Objectifs poursuivis
III. Méthodologie de travail
IV. Déroulement des travaux
V. Résultats des discussions
VI. Annexes

I. Rappel du contexte de la concertation
A la suite de l’élection de février 2019, le Président de la République nouvellement réélu a lancé une invitation aux acteurs politiques à participer à un dialogue national qui devrait aborder plusieurs questions dont le volet politique.

A cet effet, certains acteurs de l’Opposition regroupés au sein du Front de Résistance nationale (FRN), ont manifesté le souhait de répondre positivement à l’appel du Président de la République mais, ont posé comme condition préalable la mise sur pied d’une Commission cellulaire composée de personnalités indépendantes pour conduire les travaux du dialogue politique.

Dans ce cadre par arrêté n° 014845 du 31 mai 2019, le Ministre de l’Intérieur a procédé à l’installation du « Cadre chargé du dialogue politique » au Sénégal, structure dotée d’une « Commission cellulaire » composée de personnalités indépendantes désignées sur proposition des acteurs politiques et de la société civile. Cette Commission cellulaire, dont la mise en place avait été exigée par certains acteurs politiques, est dirigée par le
Général Mamadou NIANG (ancien président de l’Observatoire National des Elections – ONEL, ancien ministre de l’Intérieur et ancien Ambassadeur), assisté des professeurs Babacar KANTE et Alioune SALL et de Monsieur Mazide NDIAYE (membre de la société civile). Par la suite, le chef de l’Etat a pris le décret 2019-1106 du 3 juillet 2019 portant création et fixant les règles de fonctionnement du Comité de pilotage du Dialogue national (CPDN). Le « Cadre chargé du dialogue politique » a alors été rattaché au Dialogue national et en est devenu la « Commission politique ».
Ladite Commission est composée des représentants des partis politiques légalement constitués répartis en trois pôles (Majorité, Opposition, Non Alignés) des organes de contrôle et de suivi des élections (CENA et CNRA), des membres de la société civile (COSCE et PACTE), des représentants de l’Administration et les membres de la Commission cellulaire.
Les parties prenantes sont représentées dans les proportions suivantes :

  1. Processus électoral
    ➢ évaluer le processus électoral, de la refonte partielle de 2016 à la proclamation des résultats de l’élection présidentielle de 2019 ;
    ➢ auditer le fichier électoral ;
    ➢ discuter et arrêter les modalités globales d’organisation des élections
    départementales et municipales (parrainage, caution, mode d’élection des maires, des présidents de conseil départemental et le bulletin unique).
  2. Démocratie, libertés et droits humains
    ➢ discuter et valider le statut de l’Opposition et de son Chef ;
    ➢ évaluer et renforcer le rôle des partis politiques dans notre démocratie (création, vie, coalition, fusion et financement) ;
    ➢ discuter de la mise en place d’un cadre normatif de l’action politique et citoyenne (renforcer les droits fondamentaux des citoyens et les libertés des acteurs politiques).
  3. Réformes institutionnelles/ Organes de gestion des élections
    ➢ discuter du rôle et de la place de la justice dans le processus électoral ;
    ➢ discuter des autorités en charge de la gestion des élections ;
    ➢ faire la revue du Code électoral ;
    ➢ discuter de la mise en place d’un cadre permanent de suivi du processus électoral ;
    ➢ discuter de la rationalisation du calendrier républicain ;
    ➢ réfléchir sur l’institutionnalisation du dialogue et de la médiation politique.
    III. Méthodologie de travail :
    La méthodologie de travail a reposé sur un certain nombre de principes, notamment :
    1) La souveraineté de la session plénière de la Commission : regroupant l’ensemble des parties prenantes du dialogue (partis politiques, CENA, CNRA, Administration, organisations de la société civile et Commission cellulaire), cette session plénière, qui est la Commission elle-même, est la seule instance compétente pour prendre des décisions rattachables au dialogue politique. En vertu de ce principe, le
    secrétariat lui a systématiquement soumis, pour validation, les comptes rendus de ses travaux ;
    2) La création occasionnelle de sous-commissions thématiques : ces structures restreintes et provisoires sont apparues utiles pour affiner ou rapprocher les positions des uns et des autres. Cette méthode a été appliquée sur des sujets comme l’évaluation du processus électoral et l’audit du fichier électoral, les nouvelles modalités d’organisation des élections locales, le financement public des partis politiques et sur la prise en compte de la situation personnes handicapées en période électorale;
    3) La production périodique de communiqués de presse : il est apparu nécessaire à la Commission, aux fins d’éclairer l’opinion publique sur l’évolution générale de ses travaux ou sur un aspect particulier de ceux-ci, de communiquer par voie de presse. A ce jour, cinq (5) communiqués ont été adoptés et diffusés.
    IV. Déroulement des travaux
    Les travaux de la Commission politique ont été organisés sur la base d’un Code de conduite qui a été préalablement adopté. Aux termes de l’article 4 de ce Code, les réunions de la Commission se tiennent en plénière tous les mardis et jeudis et, si nécessaire, les vendredis. Sur la base de cet
    agenda, deux chronogrammes ont été conçus depuis le début des travaux : un chronogramme initial et un chronogramme rectificatif, établis en considération des contraintes et contretemps qui se faisaient jour à mesure que la Commission menait ses travaux.
    Chronogramme initial :
    OBJECTIFS SPECIFIQUES DUREE ESTIMEE
    ➢ les coalitions et financement des partis politiques; Mardi 28 janvier
    ➢ discuter de la mise en place d’un cadre normatif de l’action politique et citoyenne (renforcer les droits fondamentaux des citoyens et les libertés des acteurs politiques); Jeudi 30 janvier et mardi 4 février
    ➢ discuter du rôle et de la place de la justice dans le processus électoral ;
    Jeudi 6 février et mardi 11 février
    ➢ discuter des Autorités en charge de la gestion des élections ; Jeudi 13 février et mardi 18 février
    ➢ faire la revue du Code électoral ; Jeudi 20 février et mardi 25 février
    ➢ discuter de la mise en place d’un cadre permanent de suivi du processus électoral ; Jeudi 27 février
    ➢ discuter de la rationalisation du calendrier républicain ; Mardi 03 mars et jeudi 05 mars
    ➢ réfléchir sur l’institutionnalisation du dialogue et de la médiation politique; Mardi 10 mars
    ➢ discuter des thèmes suivants : parrainage, caution, mode d’élection des adjoints au maire, des vices Présidents et des secrétaires élus de Conseil départemental ;
    Jeudi 12 mars
    ➢ discuter et valider le statut de l’Opposition et de son Chef. Mardi 17 marsChronogramme rectificatif
    OBJECTIFS SPECIFIQUES DUREE ESTIMEE
    ➢ les coalitions et financement des partis politiques; Mardi 28 et 30 janvier
    ➢ discuter des conclusions du Comité de suivi; Mardi 4 février
    ➢ discuter de la mise en place d’un cadre normatif de l’action politique et citoyenne (renforcer les droits fondamentaux des citoyens et les libertés des acteurs politiques); Mardi 4 et jeudi 6 février
    ➢ discuter du rôle et de la place de la justice dans le
    processus électoral ; Après évaluation du processus électoral
    ➢ discuter des Autorités en charge de la gestion des élections ; Après évaluation du processus électoral
    ➢ discuter de la mise en place d’un cadre permanent de suivi du processus électoral ; Mardi 25 et Jeudi 27 février
    ➢ discuter de la rationalisation du calendrier républicain ; Mardi 3 et jeudi 5 mars
    ➢ réfléchir sur l’institutionnalisation du dialogue et de la médiation politique; Mardi 10 et jeudi 12 mars
    ➢ discuter des thèmes suivants : parrainage, caution, bulletin unique, mode d’élection des adjoints au maire, des vices Présidents et des secrétaires élus de Conseil départemental ; mardi 17 et jeudi 19 mars
    ➢ discuter et valider le statut de l’Opposition et de son chef; mardi 24 et jeudi 26 mars
    ➢ faire la revue du Code électoral. Après évaluation du processus électoral

Les travaux de la Commission politique ont été interrompus depuis le 19 mars 2020 par la survenance de la pandémie de la Covid 19 et ont repris le 19 août 2020.

V. Résultats des discussions
A ce jour, les résultats des discussions peuvent être présentés sous trois rubriques. Les points d’accord sont ceux sur lesquels un consensus a été trouvé. Ils sont susceptibles de donner lieu à une mise en œuvre immédiate, par voie législative ou réglementaire conformément aux engagements du Président de la République. Les points à rediscuter sont ceux qui n’ont pas encore fait l’objet d’accord, mais sur lesquels les parties prenantes n’excluent nullement qu’un consensus puisse être trouvé, des échanges ultérieurs pouvant y aider. Les points non encore évoqués sont ceux qui étaient inscrits dans le chronogramme de la Commission avant la suspension de ses travaux du fait de la pandémie de la Covid 19. Une place spéciale doit être réservée à l’axe de discussion « Evaluation du processus
électoral et audit du fichier électoral » compte tenu du fait que son traitement conditionne la détermination de la date des prochaines échéances électorales. Pour rappel, une sous-commission ad hoc dénommée comité de suivi et regroupant les représentants de toutes les parties prenantes de la Commission politique du Dialogue national (CPDN) a été mise en place. Dirigé par M. Mazide Ndiaye, le Comité de suivi a pu obtenir un accord sur le document de référence de l’audit du fichier et de l’évaluation du processus électoral. Ledit document est joint en annexe Il est donc relativement urgent de terminer ce processus.
D’ailleurs dans ce cadre, une correspondance du 4 février 2020 accompagnée du document de référence pour l’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral a été adressée au Président du Comité de Pilotage du Dialogue national. En principe, la prochaine étape de ses travaux devrait être le lancement du processus de sélection en vue de démarrer l’audit qui sera suivi par le Comité.
Au total, les résultats de ces travaux se présentent donc comme suit :
1- Les points d’accord
➢ le report des élections locales qui devaient se tenir le 1er décembre 2019 ;
➢ l’audit du fichier électoral par des experts indépendants;
➢ l’évaluation du processus électoral de la refonte partielle de 2016 à la proclamation des résultats de l’élection présidentielle de 2019 prévue sur une période de cent vingt jours (120) jours au maximum par des experts indépendants. Le traitement des points relatifs à l’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral, a donné lieu à la mise en place d’une sous-commission dont le bilan des travaux a été exposé plus haut.
➢ l’élection au suffrage universel direct des maires et des présidents de conseil départemental, tête de liste majoritaire ;
➢ l’harmonisation du pourcentage de la répartition des sièges des élections
départementales avec les élections municipales (45% au scrutin de liste majoritaire et 55% au scrutin de liste proportionnelle) ;
➢ l’adoption d’un projet de Règlement intérieur du Conseil pour le bon
fonctionnement des conseils municipaux et départementaux à soumettre aux élus locaux ;
➢ la restauration de la liste proportionnelle de ville ;
➢ l’élection de la tête de liste proportionnelle comme maire de ville (55% sur la liste proportionnelle et 45 % issus des conseillers élus sur les listes majoritaires dans l’ordre d’inscription;
➢ l’obligation de se présenter aux deux modes de scrutin (proportionnel et
majoritaire) aux élections départementales ;
➢ la modification de la loi 81-17 du 06 Mai 1981 relative aux partis politiques dans le sens de son renforcement notamment:

  1. Démocratie, libertés et droits humains
    ➢ discuter et valider le statut de l’Opposition et de son Chef.
  2. Réformes institutionnelles /Organes de gestion des élections
    ➢ discuter de la mise en place d’un cadre permanent de suivi du processus électoral ;
    ➢ discuter de la rationalisation du calendrier républicain ;
    ➢ réfléchir sur l’institutionnalisation du dialogue et de la médiation politique.
    VI. Annexes

 

Avec Yerimpost

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