La récente nomination du Professeur Babacar Guèye en tant que facilitateur des Assises de la Justice par le président de la République sénégalaise, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a suscité un débat animé au sein de la société sénégalaise, notamment en raison de la participation prévue d’Amadou Clédor Sène, une figure controversée, auxdites assises.
Le journaliste Madiambal Diagne a exprimé des réserves quant à cette nomination, malgré son amitié avec le Professeur Guèye. Diagne a salué les compétences intellectuelles et morales de Guèye mais a soulevé des interrogations concernant la décision d’inviter Amadou Clédor Sène à prendre la parole lors de cet événement dédié à la réforme et la modernisation de la justice. Sène, ayant été accusé et condamné pour l’assassinat du juge constitutionnel Maître Babacar Sèye en 1993, demeure une figure controversée de l’histoire judiciaire du Sénégal.
Malgré sa condamnation, Amadou Clédor Sène a bénéficié d’une loi d’amnistie votée par le président Abdou Diouf, ce qui a suscité des critiques et des débats au sein de la société sénégalaise quant à la justice et à l’impunité.
La décision d’ouvrir ces assises à toutes les franges de la société, y compris à des anciens détenus comme Amadou Clédor Sène, reflète la volonté des autorités de recueillir les expériences et les suggestions de l’ensemble des acteurs concernés pour améliorer le service public de la justice au Sénégal. Toutefois, cette ouverture soulève des questions éthiques et morales, notamment quant à la participation de personnes impliquées dans des affaires judiciaires sensibles.
La cérémonie d’ouverture du Dialogue national, présidée par le président Bassirou Diomaye Faye, marque le début de ces assises qui rassembleront 263 participants issus de divers horizons politiques, juridiques et sociaux. Le thème retenu pour cette quatrième édition, « La réforme et la modernisation de la justice », témoigne de l’importance accordée à cette problématique au Sénégal.
En somme, la nomination du Professeur Babacar Guèye comme facilitateur des Assises de la Justice et la participation prévue d’Amadou Clédor Sène soulèvent des questions éthiques et suscitent un débat animé quant à l’équité et à l’intégrité du processus de réforme judiciaire au Sénégal.