Dans une récente interview accordée au journal Observateur, Robert Bourgi, avocat et conseiller politique français spécialisé dans les affaires africaines, a livré ses observations sur la situation politique actuelle au Sénégal, notamment en ce qui concerne le dialogue national initié par le Président Macky Sall. Ses commentaires portent sur plusieurs aspects cruciaux du processus politique en cours, dont le report de l’élection présidentielle, le cas de Karim Wade, et la future saisine du Conseil constitutionnel.
Bourgi affirme que le Président Macky Sall a été « contraint » de reporter la date de l’élection présidentielle, une décision qu’il attribue à diverses formes de pressions. Il explique que ces pressions venaient de « l’entourage politique, de certains groupes de pression, même des pressions d’ordre religieux », soulignant que ce n’est pas Macky Sall lui-même qui a signé le décret de report des élections, mais qu’il l’a fait sous contrainte.
Interrogé sur la réouverture des listes électorales et la possibilité d’intégrer Karim Wade et d’autres candidats, Bourgi exprime des réserves, soulignant l’iniquité d’ouvrir la porte à Karim Wade qui reste redevable d’une amende de 138 milliards de FCfa.
Sur la question de qui devrait assurer la période de transition, Bourgi note que normalement, c’est le rôle du Président de l’Assemblée nationale, mais aucun des trois éléments justifiant l’intérim n’est réuni.
Il conclut en affirmant le rôle crucial du Conseil constitutionnel et la souveraineté de ses décisions, tout en valorisant les réalisations de Macky Sall, mettant en avant ses nombreux projets d’infrastructures et son héritage pour le pays.