L’audition de Thierno Alassane Sall par la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane, dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Onas, a permis de mettre en lumière des aspects troublants de la gestion des marchés publics au Sénégal. Ancien ministre de l’Énergie, Sall a exprimé des préoccupations concernant l’intervention du ministre de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, qu’il accuse d’avoir violé ses prérogatives en s’immisçant dans des processus qui ne relèvent pas de son autorité.
Sall qualifie cette intervention d’« intrusion suspecte » et de « faute grave », soulignant que la réintroduction des entreprises Delta et Vicas dans ces marchés a aggravé les problèmes de gestion des inondations. Il dénonce un monopole dont ces entreprises bénéficieraient, alimentant ainsi la crise actuelle.
D’après le journal L’Observateur, Sall a interrogé les motivations de Dièye à s’impliquer dans des affaires gérées par l’Onas, affirmant qu’il agissait de manière illégale et sans compétence. L’ancien ministre a également évoqué des accusations de surfacturation, plaidant pour des vérifications légales, notamment par un huissier.
Il a rappelé que, en 2019, la société Delgas avait contesté l’attribution de certains lots au groupement Delta-Vicas. Des décisions du Comité de règlement des différends et de la Cour suprême avaient ordonné la reprise de la procédure d’attribution, jugée non conforme. Cependant, Sall a signalé que ces directives n’ont jamais été mises en œuvre, ce qui renforce son impression d’une gestion opaque et suspecte au sein de l’Onas.
Cette audition pourrait marquer un tournant décisif dans la clarification des pratiques de gestion au sein des marchés publics, soulevant des questions essentielles sur la transparence et l’intégrité des processus administratifs au Sénégal.