Pour soutenir les économies africaines affectées par la pandémie, le Sommet de Paris, tenu avant-hier mardi, propose de répondre aux besoins de financement pour promouvoir une relance rapide et soutenir une croissance à long terme du continent.
Dans sa déclaration finale, le Sommet de Paris sur le Financement des économies africaines a proposé une série d’actions reposant sur deux piliers. Il s’agit, d’une part, de répondre aux besoins de financement pour promouvoir une relance rapide, verte, durable et inclusive, et, d’autre part, de soutenir une croissance à long terme stimulée par un secteur privé et un entrepreneuriat dynamiques et par le développement et le financement de projets d’infrastructures de qualité.
Les Chefs d’État et de Gouvernement ainsi que les responsables d’institutions financières ayant pris part à la rencontre se disent persuadés que « nombre d’économies africaines ne possèdent ni de capacités suffisantes ni d’instruments similaires » pour lancer de vastes plans de relance, comme la plupart des régions du monde, à l’heure actuelle, en utilisant les instruments monétaires et budgétaires massifs dont elles disposent. À cet effet, « nous ne pouvons pas nous permettre de les (les économies africaines) laisser de côté ».
Dans l’immédiat, précisent les dirigeants, la priorité absolue est de vaincre la pandémie. « Nous reconnaissons le rôle d’une immunisation à grande échelle contre la Covid-19 en tant que bien public mondial et nous unissons nos efforts pour veiller à un accès équitable en Afrique à des vaccins, des traitements et des moyens de diagnostic sûrs et abordables grâce au dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la Covid-19 (Accélérateur Act) et à sa facilité Covax, ainsi qu’à l’initiative Avatt de l’Union africaine ».
Les Chefs d’État et de Gouvernement comptent s’appuyer sur le système financier international pour créer l’espace budgétaire nécessaire aux économies africaines. Ils appellent à rapidement décider d’une allocation générale de Droits de tirage spéciaux (Dts) du Fmi d’un montant sans précédent et qui devrait atteindre 650 milliards de dollars, dont près de 33 milliards destinés à augmenter les avoirs de réserves des pays africains, et à la mettre en œuvre dans les meilleurs délais. Ils demandent aux pays d’utiliser ces nouvelles ressources d’une manière transparente et efficace. Cet effort multilatéral s’articulera étroitement avec l’action du réseau des banques publiques de développement africaines en impliquant la Bad et les institutions financières publiques nationales et régionales.
Pour soulager les économies africaines qui pâtissent des vulnérabilités liées à leur dette publique extérieure, ils demandent aux créanciers du G20 et du Club de Paris d’agir tel que convenu dans le communiqué des Ministres des Finances et des Gouverneurs de banques centrales du G20 d’avril et le Cadre commun pour les traitements de dette au-delà de l’Initiative de suspension du service de la dette (Issd) adoptée en novembre 2020. À leur avis, un soutien international est indispensable pour appuyer des plans de relance ayant l’envergure requise. Pour eux, il faut aussi investir dans le développement durable des économies africaines et dans leur population active en pleine expansion.
Avec Le Soleil