Alors que les élections territoriales perçues comme les primaires des Législatives de 2022 et de la Présidentielle de 2024, se profilent à l’horizon, les accusations de viols répétés et menaces de mort pendent comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête de l’opposant et ex-candidat classé 3e à la présidentielle de février 2019, avec 15,67 %.
Pour rappel, en mars 2021, le leader de Pastef / Les Patriotes a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire (son passeport lui a été confisqué), à la fin de son audition avec le juge Samba Sall, après les émeutes qui ont suivi son arrestation. Sept mois plus tard, l’instruction stagne. « Depuis sa première comparution, Ousmane Sonko n’a plus été convoqué par le juge, dénonce El Malick Ndiaye, El Malick Ndiaye, le secrétaire national à la Communication du Pastef, à JA. Or, nous ne voulons pas attendre la tenue des élections pour qu’il soit entendu sur le fond du dossier. Nous espérons qu’il bénéficiera d’un non-lieu avant cette échéance. » L’un des avocats du leader du Pastef, Me Bamba Cissé, estime quant à lui que « depuis mars 2021, l’instruction n’a pas avancé ; elle a même reculé ». Et d’ajouter que « les demandes d’actes formulées par la défense ont, depuis lors, été refusées ». « Il est paradoxal que ce soit la défense qui réclame ainsi d’être jugée au plus vite », souligne-t-il.
Le Doyen des juges Samba Sall, décédé depuis avril, les remplaçants ne se bousculent pas. Car, ne voulant pas hériter de la patate chaude.
N’empêche, le camp de l’opposant soupçonne une volonté de nuire du pouvoir en place. Pour anticiper et obtenir un non-lieu avant ces échéances électorales, la défense du député a saisi, début octobre, le juge Abdoulaye Assane Thioune en charge du 2ème Cabinet et intérimaire de son collègue du 1er Cabinet, le défunt Doyen des Juges Samba SALL, de deux requêtes : la première aux fins de délivrance d’une copie du dossier de la procédure et d’audition au fond, la seconde aux fins de main levée du contrôle judiciaire. La requête n’a pas encore porté les fruits espérés.
Le camp adverse piaffe aussi d’impatience. Mais pas pour les mêmes raisons. Avocat de la jeune Adji Sarr, la victime présumée, El Hadj Diouf conteste la version de son confrère, et évoque les tourments vécus par sa cliente depuis le déclenchement de l’affaire : « Elle n’ose plus se rendre au marché. Elle reçoit des menaces émanant de militants pro-Sonko… Moi-même, j’ai eu ma maison brûlée, en mars, durant les émeutes ! Personne n’est plus pressé qu’Adji Sarr de voir cette affaire déboucher sur un procès », confie-t-il.
AVEC EMEDIA