La cherté des denrées de consommation courante, la modernisation des marchés et la compétitivité des entreprises sénégalaises au sein de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ont dominé le débat parlementaire préalable à l’adoption du budget du ministère du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes entreprises, jeudi, à Dakar, rapporte APS.
Le budget 2024 de ce ministère s’élève à 24 milliards 58 millions mille 915 (24.058.001.915) francs CFA. Lors du débat, les députés ont interpellé le ministre Abdou Karim Fofana sur la cherté des denrées de consommation courante et la modernisation des marchés en vue de la prévention des incendies.
Les députés ont également tenté d’attirer l’attention de M. Fofana sur la nécessité d’une assistance et d’un encadrement des entreprises sénégalaises en vue de leur compétitivité, dans la concurrence au sein de la ZLECAf.
Le ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes entreprises a dit aux députés que lui-même et son collègue chargé des Finances et du Budget travaillaient de concert à un ‘’programme d’accompagnement et de mise à niveau des 325 entreprises [sénégalaises] ciblées, sur une période de cinq ans’’.
‘’UN ARRET DES SUBVENTIONS DES PRODUITS DE GRANDE CONSOMMATION’’
Le but de ce programme est de permettre à ces entreprises d’‘’être compétitives sur le marché local et [international]’’, a ajouté Abdou Karim Fofana.
Le président de la commission des mines et de l’énergie de l’Assemblée nationale, Abass Fall, membre du groupe Yewwi Askan Wi (YAW), a proposé au ministre du Commerce de réfléchir à une collaboration de son ministère avec celui chargé du Pétrole et des Énergies, en vue d’une bonne politique de contenu local.
La notion de contenu local désigne le fait, pour les entreprises multinationales, comme celles opérant dans la nouvelle industrie pétrolière au Sénégal, d’intégrer des entreprises et de la main-d’œuvre locales dans leurs activités de production.
Le fait de travailler ensemble devrait permettre à ces deux ministères d’encourager la création de PME spécialisées dans les métiers pétroliers et gaziers, selon M. Fall. Et ces départements rendraient ces PME compétitives par le simple fait de les aider tous les deux, a-t-il dit.
En ce qui concerne la cherté des denrées de consommation courante, le député Mohamed Ayib Daffé, membre de YAW, a fait part de ses ‘’inquiétudes’’ quant à la baisse de près de 100 milliards de francs CFA sur le budget du ministère du Commerce. Cette baisse laisse présager, a-t-il dit, ‘’un arrêt des subventions des produits de grande consommation’’.
Sokhna Mbodj, une élue du groupe Benno Bokk Yaakaar (BBY), a invité les pouvoirs publics à travailler à la ‘’sincérité’’ des instruments de mesure en vue d’une vente correcte du carburant. Elle a évoqué la nécessité de contrôler le volume des bonbonnes de gaz destinées à la consommation des ménages.
Sa collègue Sokhna Ba, du groupe YAW, a invité le ministre du Commerce à faire faire une évaluation des prix des denrées de consommation courante, à la suite du conseil présidentiel qui leur a été consacré, lequel avait permis au gouvernement de prendre 11 mesures.
REVOIR LA FACTURATION DE L’ELECTRICITE
‘’L’inflation est mondiale. Nous ne vivons pas en vase clos. Le Sénégal fait face à des chocs exogènes qui se répercutent sur le pouvoir d’achat des Sénégalais’’, a signalé le président du groupe BBY, Abdou Mbow.
Bara Gaye, membre du groupe YAW, a demandé au ministre du Commerce et à ses collègues concernés de revoir la facturation de l’électricité, dont la récente hausse tarifaire inquiète plus d’un consommateur.
La conjoncture internationale est difficile et n’épargne aucun pays, a signalé Abdou Karim Fofana. L’État a fourni des efforts qui ont permis d’arriver à une stabilité des prix de certains produits, a fait valoir M. Fofana. Il a tenu à signaler que le gouvernement a fait des efforts sur le plan budgétaire en vue de la rénovation des marchés, dans le but de les moderniser et de réduire les risques d’incendie.
Le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, a réfuté l’idée selon laquelle une injonction faite à l’État par des institutions internationales, dont le Fonds monétaire international, serait à l’origine de la baisse de près de 100 milliards du budget du ministère du Commerce.
Le gouvernement n’a reçu de ses partenaires économiques et financiers aucun ordre visant à réduire les subventions faites par les pouvoirs publics au profit des ménages et des consommateurs, a soutenu M. Ba.
Avec Sud Quotidien