Dans le cadre des activités de la campagne pour les élections législatives du 31 juillet 2022, deux leaders de deux grandes coalitions devaient se confronter en débat d’idées. Une invitation faite par le leader de l’opposition, Ousmane Sonko, patron du parti Pastef et non inscrit, à Mimi Touré, tête de liste nationale de Benno.
L’idée de débattre vient de Ousmane Sonko ce vendredi. C’est à Barkédji qu’il invite Mimi Touré à un débat public contradictoire sur le coût de la vie des sénégalais. Une demande de débat qui vient donner goût aux citoyens qui se plaignent de la pauvreté de discours lors de cette campagne électorale. Alioune Tine de dire que « ce débat entre les différentes têtes de listes et leaders des coalitions seraient une avancée dans l’histoire des campagnes électorales au Sénégal ». Car selon lui « le débat permet de confronter les projets de sociétés, les projets, les programmes et les offres politiques. Ça permet un choix au Sénégal ».
Malheureusement, le public sénégalais ne verra pas les deux candidats débattre sur une question aussi importante pour le sénégalais lambda, même si l’invitation de Ousmane Sonko n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. La cheffe de File de Benno Bokk Yakaar n’est pas disposée à un tel débat.
Ce samedi à Gandiaye, dans l’arrondissement de Ngothie, Mimi Touré, cheffe de file de BBY a accepté l’invitation mais avec des conditions : « Je reste disposée à répondre à son invitation si Ousmane Sonko déclare publiquement qu’il renonce à toute forme de violence. S’il dénonce et condamne le Mfdc. S’il leur demande de déposer les armes et qu’il soutienne notre armée nationale. S’il demande à ses affidés d’arrêter d’insulter les familles religieuses, les représentants de l’Etat, les Institutions… », a déclaré Mimi Touré.
En posant ces conditions, Mimi refuse catégoriquement de répondre à l’invitation de Ousmane Sonko. Car le leader du Pastef s’est toujours opposé à la procédure de la justice de ce pays.
Selon lui, il n’a jamais appelé à une violence quelconque, mais prône pour une forme de résistance envers le gouvernement en place.
Dans les conditions de Mimi, figurent aussi la question du MFDC, qui fait allusion à la captivité des militaires sénégalais en mission dans le pays de Adama Barro.
Dans cette affaire de rébellion, le maire de Ziguinchor a clarifié sa position. Ousmane Sonko pense qu’il est mal placé pour parler car le chef de l’Etat Macky Sall n’a pas pipé un mot sur cette affaire. Car dans le gouvernement de Macky figurent des fils de la Casamance qui n’ont jamais prononcé un mot sur ce conflit.
Mais son aveu de refus masqué se montre plus quand l’ancienne ministre de la justice demande à un citoyen accusé et sous contrôle judiciaire de se prononcer sur une affaire pendante devant la justice : «si le leader de Pastef s’engage à respecter les institutions, s’il lave son honneur dans l’affaire Adji Sarr ». Mimi Touré sait très bien que la justice interdit à Sonko de parler sur ce dossier avant le verdict final. De plus, est-ce que c’est à l’accusé d’activer son dossier ou aux procureurs ?
Une bonne stratégie pour Mimi de repousser poliment l’invitation du leader de l’opposition.