La 1ère édition des conférences sur la planification de la passation de la commande publique s’est ouverte hier à Libreville. Sous le parrainage de Rose Christiane Ossouka Raponda, lesdites assises ouvertes par le ministre du Budget et des Comptes publics devront s’étendre jusqu’au 8 janvier prochain.
À l’initiative de la Direction générale des marchés publics (DGMP) et sous le patronage de la Première ministre Rose Christiane Ossouka Raponda, le ministre du Budget et des Comptes publics, Sosthène Ossoungou Ndibangoye, a ouvert jeudi, les travaux de la 1ère édition des conférences sur la planification de la passation de la commande publique. Depuis l’auditorium de l’immeuble Arambo, ces travaux s’étendront jusqu’au 8 janvier 2021 prochain. Au menu des échanges, plusieurs commissions et formations établies en « missions » et impliquant directement plusieurs ministères, sinon l’ensemble des démembrements qui participent à l’action du gouvernement dans l’octroi des marchés publics.
Aussi diversifiés qu’issus de domaines de compétences différents, les participants auront à apprendre de nouveaux rudiments leur permettant d’être mieux outillés dans cet exercice délicat qu’est la gestion de l’appel d’offre. En première ligne, sont concernés les directeurs et secrétaires généraux des ministères ainsi que les chefs des programmes. C’est certainement ce qui a amené le ministre du Budget et des Comptes publics, dans une allocution brève et concise, à faire un état des lieux très peu reluisant de ce que sont les appels d’offres au Gabon.
Sans complaisance ni langue de bois, Sosthène Ossoungou, à la suite du directeur général des Marchés publics, hôte de la conférence, et du secrétaire permanent de l’Agence de régulation des marchés publics, dénoncé « la récurrence des 6 phénomènes qui provoquent l’asthénie persistante de notre commande publique ». Les égrenant l’un après l’autre, il a cité entre autres, la prééminence des ententes directes comme procédure de passation des marchés, matérialisée par une proportion de 80% de marchés passés de gré à gré en violation des dispositions de l’article 71 du code des marchés publics ; l’absence de transparence, caractérisé par un accès limité du public aux informations sur la passation des marchés et la fragilité du cadre institutionnel de la commande publique.
Après avoir dressé ce tableau sombre qui plombe les marchés dans une opacité totale qui fait que d’aucuns en tirent impunément profit de ce chaos et deviennent riches du jour au lendemain au Gabon, Sosthène Ossoungou a courageusement reconnu que : « l’effet conjugué de ces facteurs contribuent à une perte de 50% l’efficacité de la dépense publique. Ces critiques, Mesdames et Messieurs, nous concernent tous et nous ne pouvons y rester insensibles ! ». Un diagnostic, s’il est fait avec la volonté de booster une nouvelle approche, devrait conduire à un toilettage certain dans une des mafias les mieux structurées dans le fonctionnement et la conduite de la gestion des affaires en République gabonaise. Rendez-vous pris le 8 janvier 2021 pour les résolutions et les acquis de ces assises.