Le Sénégal fait face, depuis le début de l’année, à une épidémie de poliomyélite. Au total, 17 cas ont été notifiés. Pour cette raison, à partir du 17 juin 2021, des journées de rattrapage seront organisées pour vacciner tous les enfants en retard dans leur calendrier vaccinal.
Des cas de poliomyélite font leur réapparition au Sénégal, après 11 ans de disparition. Les derniers notifiés remontent à 2010. Mais de janvier 2021 à nos jours, 17 cas sont déjà recensés dans notre pays, dont 12 humains et 5 cas environnementaux. L’information a été donnée, hier, à Dakar, par le Dr Boly Diop, chef de la Division de surveillance et riposte vaccinale au Ministère de la Santé et de l’Action sociale. C’était lors d’une rencontre qui a réuni des chefs religieux, des journalistes et des techniciens de la santé. L’objectif était de trouver une solution à cette nouvelle épidémie.
Selon Boly Diop, ces cas sont répartis entre les districts sanitaires de Touba (6), Diourbel (2). Tivaouane, Thiès, Sokone et Mbao ont chacun 1 cas humain de poliomyélite. À cela, s’ajoutent les 5 cas de poliomyélite « environnementaux » identifiés à la station d’épuration de Cambérène (3 cas) et 2 dans le district sanitaire de Pikine. Dr Boly Diop a précisé que les cas dits environnementaux sont prélevés dans les eaux usées. « Si l’on trouve le virus dans ces zones, cela veut dire qu’il a quitté l’homme pour l’espace environnemental. Par contre, la surveillance du côté des hommes se fait depuis longtemps. C’est ce que nous appelons les cas de poliomyélite humaine », a expliqué Dr Diop.
Pour faire face à cette épidémie, le Ministère de la Santé et de l’Action sociale, à travers le Programme élargi de vaccination (Pev), va organiser, les 17, 18 et 19 juin 2021, sur l’ensemble territoire national, les journées de rattrapage de vaccination en proposant aux enfants de 3 à 5 ans le vaccin inactivé (injectable). D’après le Dr Ousseynou Badiane, coordonnateur du Pev, la souche vaccinale qui circule au Sénégal est couverte par ce vaccin inactivé. « Tous les enfants qui ont développé la maladie n’étaient pas vaccinés. Il faut, dans l’urgence, organiser ces journées de rattrapage », a-t-il insisté. Selon lui, « si les résultats de cette campagne sont satisfaisants, la surveillance se poursuivra ». Par contre, « si le Sénégal ne parvient pas à contenir l’épidémie, nous serons obligés de passer aux journées nationales de vaccination en utilisant un autre type de vaccin anti-poliomyélite », a informé le Dr Badiane. Il a ajouté que le Sénégal s’est préparé à la réapparition des cas de polio, parce que le virus circule dans la sous-région depuis 5 ans.
Le taux de vaccination contre la polio tourne autour de 90%
Au Sénégal, le taux de vaccination contre la poliomyélite tourne autour de 90%, avec des disparités entre les districts sanitaires. « Malgré ce taux, il y a toujours des enfants en retard dans leur vaccination. Quand ces retards s’accumulent pendant 5 ans, il y aura une masse critique d’enfants susceptibles de développer la maladie », a expliqué le Dr Ousseynou Badiane, coordonnateur du Programme élargi de vaccination (Pev).