La nomination des membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA), le refus de la Direction générale des élections de remettre des fiches de parrainage au mandataire de l’opposant Ousmane Sonko, la non-disponibilité du fichier électorale… sont autant «d’irrégularités» notées dans le processus électoral par le mouvement des Forces vives de la nation (F24). Fort de ces préoccupations affectant la sincérité du processus, le F24 demande au gouvernement de garantir une élection présidentielle transparente et apaisée. C’était lors d’une conférence de presse organisée hier, mercredi 29 novembre.
La transparence et la sincérité de l’élection présidentielle du 25 février 2024 préoccupent le mouvement des Forces vives de la nation (F24). En conférence de presse hier, mercredi 29 novembre, la plateforme d’opposition a fixé des conditions pour un scrutin sans contestation. «Il faut une mise à disposition des candidats du code source du logiciel, avec possibilité de s’assurer à tout moment que le logiciel n’a pas été modifié. Sur le fichier électoral, il faut permettre aux candidats et aux observateurs un accès permanent direct et illimité au fichier électoral, à tous les stades. Il faut afficher les listes provisoires dans les communes, pour donner aux électeurs la possibilité de vérifier leur présence, la conformité de leurs données (…) La publication de la liste du nombre et de la localisation des bureaux de vote doit se faire à temps», a fait savoir le coordonnateur du F24, Mamadou Mbodj.
Pour le mouvement des Forces vives de la Nation, il y a lieu également de faire un «appel d’offres international transparent pour l’achat d’une encre indélébile certifiée, avec possibilité de contrôle public aléatoire à tous les stades», de retirer le «décret illégal n°2023-2152 » et de «désigner des membres de la CENA selon les dispositions légales». Parmi les conditions fixées par le F24, figure la «nomination d’une personnalité non partisane et consensuelle pour organiser l’élection présidentielle de 2024».
En effet, si le F24 pose autant d’exigences pour une élection transparente et apaisée, c’est parce qu’il dit constater beaucoup «d’irrégularités» dans le processus électoral. «L’analyse du processus en cours fonde préoccupations et inquiétudes en raison de plusieurs facteurs. D’abord la durée très courte de la révision des listes électorales induisant une exclusion délibérée de nombreux primo votants. Il y a la désignation illégale et partisane des membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA). Il y a la numérotation inédite des fiches de parrainage. Il y a des clés USB défectueuses. Il y a un fichier électoral consolidé non disponible mais il y a le comportement de fonctionnaires aux ordres refusant d’appliquer la loi où se rendant complices de la sélection de candidats», a souligné Mamadou Mbodj.
Face à ces «irrégularités» qui peuvent entacher les élections, le F24 a ainsi décidé de sécuriser le système électoral. «D’ores et déjà, F24 met à la disposition des candidats un logiciel permettant de vérifier et de procéder au dédoublonnage externe de sorte qu’il y ait point de doublons externes entre les différents candidats membres de F24», confie le coordonnateur de la plateforme. Il indique que des «dispositions sont prises pour une maitrise de la carte électorale afin de garantir une représentation fiable dans tous les bureaux de vote sur l’étendue du territoire national».
Avec Sud Quotidien