Amnesty International a lancé, cette semaine, une campagne de collecte de signatures pour demander au gouvernement espagnol de «suspendre immédiatement» les rapatriements de mineurs étrangers non accompagnés effectués depuis le 13 août à Ceuta. «Une telle décision doit être prise individuellement», a dénoncé l’organisation, citée par COPE. Amnesty insiste surtout sur le fait que les mineurs n’ont pas le droit d’accéder à un représentant légal et à un avocat.
En début de semaine, d’autres associations ont également demandé au gouvernement Sanchez de respecter précisément le droit à une protection judiciaire effective pour ces mineurs, rappelant que sur une trentaine d’enfants pour lesquels leur retour au Maroc était prévu entre lundi et mardi, seuls 12 se sont vu attribuer un avocat. Amnesty dénonce, pour sa part, un «rapatriement sans garanties et sans procédure indispensable» et fustige une situation où les mineurs ne sont pas protégés.
Samedi dernier, un jour après le début du rapatriement des mineurs marocains entrés à Ceuta, Amnesty International a demandé au parquet espagnol d’enclencher des actions judiciaires pour suspendre les retours collectifs de mineurs marocains, dans la droite ligne de ce que les ONG de protections demandaient en dénonçant l’illégalité des mesures. Amnesty a déclaré sur l’affaire que «les règles de protection des mineurs ne peuvent être enfreintes à chaque fois qu’il y a d’autres intérêts».
La justice espagnole et la mobilisation d’ONG ont permis, mardi, de geler temporairement le rapatriement de mineurs marocains non accompagnés à Ceuta vers le Maroc. L’ONU a également appelé le gouvernement espagnol à suspendre cette procédure et à lui fournir des informations et des observations en attendant.